Ça y est, nous voici rendus au mois de mai. Et comme, tous les mois de mai, il y a un événement qui attire particulièrement mon attention (et la vôtre aussi sans doute), c’est la semaine de la santé mentale, qui cette année aura lieu du 3 au 9 mai 2021. Dans un contexte de pandémie de la COVID-19, qui a mis à mal (si ce n’est pas en danger) la santé mentale de nombreux Québécois, cette semaine a encore plus son importance.
Depuis quelques mois, et semaines, on constate une recrudescence du stress financier au sein de la population. En avril 2021, l’indice des dettes à la consommation de MNP (firme de syndics autorisés en insolvabilité) révélait que plus de la moitié des Canadiens (53 %) était à 200 $ ou moins de l’insolvabilité chaque mois. Un pourcentage, en forte hausse par rapport à septembre 2020, où il était à 41 %. Pourquoi? Parce que les nombreux programmes et mesures d’aides gouvernementales (et du secteur financier) conçus pour soutenir les Canadiens pendant les premières vagues de la pandémie tirent à leur fin. Mettant à nu la vulnérabilité et la détresse financière des Canadiens.
Dans mes précédents articles, j’ai eu l’occasion de vous parler du stress financier et des nombreux impacts que ce stress a sur la santé physique et mentale des individus. Je suis donc convaincue que lutter contre le stress financier des employés est un bon canal pour améliorer la santé mentale de ces derniers.
Mais, avant de parler de comment aider nos employés en détresse, parlons d’abord de quoi faire ou de comment faire pour identifier ces employés-là. En effet, les personnes souffrant de détresse financière ne se promènent pas avec une pancarte indiquant leur situation.
Alors, comment identifier un employé souffrant de détresse financière? Tout d’abord, il faut prendre conscience qu’il y a certains signes de difficultés financières que seuls les professionnels financiers (les coachs financiers, syndics autorisés en insolvabilité, notamment) pourront voir, mais qu’en tant que gestionnaire ou conseiller en ressources humaines, on ne pourra pas voir sans s’immiscer dans la vie privée de nos employés (ce à quoi il faut faire très attention).
▪️ l’employé dépense toujours plus que ne le permet son budget;
▪️ les cartes de crédit de l’employé ou sa marge de crédit sont utilisées au maximum de leur capacité. De plus, sans crédit, il ne peut pas payer l’épicerie, l’essence ou le téléphone;
▪️ ou encore, l’employé ressent du stress et de l’anxiété lorsqu’il pense à ses finances.
Mais, que pouvons-nous faire alors comme gestionnaire ou conseiller RH? Eh bien, à notre niveau, il y a certains signes que nous pourrions surveiller. Je les ai classés ici en drapeau jaune et drapeau rouge :
▪️ l’employé n’est pas intéressé à en savoir plus sur les avantages sociaux (fonds de pension, assurances, etc.);
▪️ demandes fréquentes de se faire monnayer des choses (vacances, jours de congés, autres avantages);
▪️ ou encore, l’employé devrait prendre sa retraite, mais ne le fait pas, pour des raisons X;
▪️ etc.
▪️ l’employé effectue des appels fréquents, pressants et/ou plus ou moins subtils au conseiller financier, à la banque, au conjoint, durant les heures de travail;
▪️ l’employé demande un prêt d’argent auprès de ses collègues ou de membres de la direction;
▪️ ou encore, l’employé verbalise des problèmes d’argent et/ou de créances;
▪️ etc.
Comment faire pour identifier ces signes avant-coureurs du stress financier chez les employés? En prenant de leurs nouvelles de temps en temps, en leur posant la question « comment vas-tu? », attention allez-y avec un vrai « comment vas-tu? » ouvreur/initiateur de dialogue, et prenez le temps d’écouter leur réponse et faire un peu d’écoute active.
Après avoir parlé ici de comment repérer un employé en détresse financière, dans mon prochain article, partie 2, je vous proposerai un plan d’action pour aider les employés souffrant de détresse financière.
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