Dans le cadre de mes prochaines chroniques, j’avais envie de rencontrer des personnes exceptionnelles qui se dédient aux autres par le biais de leur profession en ressources humaines. Au fil des prochains mois, je vous ferai découvrir des personnes qui m’inspirent et c’est pourquoi je souhaite vous les présenter.
Aujourd’hui, je vous présente Annie Beaumont, directrice des ressources humaines depuis 5 ans chez Industries Amisco à l'Islet, une entreprise de fabrication de meubles de plus de 400 employés répartis sur quatre sites différents.
Intéressée par le droit, c’est par le biais de la psychologie qu’Annie commence son parcours professionnel. Après avoir obtenu un baccalauréat en psychologie et commencé une maîtrise, elle bifurque vers les ressources humaines en complétant sa maîtrise dans ce domaine. « Pour quelqu’un qui hésitait entre le droit et la psychologie, la profession des RH est une adéquation parfaite », dit-elle. « Je comprends les individus grâce à mes études en psychologie et je comprends le contexte dans lequel ils évoluent grâce à des notions et à mon intérêt du droit. »
Quel est le plus grand défi des gestionnaires en RH actuellement ? Selon Annie, c’est l’éparpillement. « Les gens de RH, au-delà des responsabilités habituelles, doivent gérer, implanter et faire vivre plusieurs changements législatifs, la modernisation de la loi sur la santé et la sécurité du travail (CNESST), l’introduction de la loi 25 sur la protection des renseignements personnels, les nouvelles exigences en matière de prévention du harcèlement en milieu de travail et le développement de l’équité, diversité et inclusion.
Se garder à jour avec toutes ces modifications tout en continuant nos opérations normales, c’est un vrai challenge », admet-elle. Et que dire de la pénurie de main-d’œuvre!
Annie décrit son rôle au sein de l’organisation comme celui d’un soutien à son équipe. « J’essaie d’être là pour donner l’alignement et répondre aux questions, tout en laissant une certaine autonomie. De toute façon, mon équipe est solide et compétente ». Au niveau du comité de gestion, elle se voit sortir du rôle traditionnel des RH pour s’impliquer dans plusieurs projets plus stratégiques de l’organisation. « J’essaie d’avoir une position de généraliste, au-delà de mon poste.»
À la question de savoir ce dont on ne parle pas assez ou trop dans les cercles RH, elle répond : « Un sujet dont on ne parle pas assez, c’est l’élargissement du rôle des RH. Nous avons fait venir des travailleurs étrangers. Nous avons acheté une maison pour eux. J’ai aussi dû être impliqué dans la signature d’un bail d’un employé ne parlant ni français, ni anglais. Nous devons devenir interprètes, facilitateurs, intégrateurs…si on m’avait dit il y a 20 ans que le rôle des RH ressemblerait à cela, je ne suis pas certaine que je l’aurais cru, car cette nouvelle façon s’est implantée rapidement et s’étend au-delà de l’entreprise, soit dans la communauté. »
En revanche, elle trouve qu’on parle trop de télétravail. « Lors de la pandémie, malgré la distance et le fait que les usines étaient désertes pendant quelques semaines, je compte sur les doigts d’une main le nombre de fois où j’ai télétravaillé. Pour une certaine proportion de personnes c’est pertinent, mais qu’en est-il de tous les travailleurs d’usine, de tous ces métiers qui nécessitent une présence physique? En RH, on doit être près de notre monde. »
Annie cite « Le coéquipier idéal » de Patrick Lencioni comme son livre préféré en RH. Elle raconte comment ce livre a influencé la culture de travail chez Amisco, où les employés sont évalués sur les critères présentés dans ce livre qui sont l’humilité, la soif de réussite, et l’intelligence sociale. Couplé à d’autres éléments qui inclut l’assiduité, la compétence et l’attitude, ces lignes directrices sont très simples à comprendre et à implanter dans toute l’organisation.
Lorsqu’on lui demande qui sont les personnes marquantes dans son parcours, Annie mentionne : « À 32 ans, j’étais Head of HR d’une grande firme. J’avais besoin de prendre de la perspective ». Et elle a trouvé son mentor Jean-François Boulet, Fellow, CRHA, un ancien vice-président ressources humaines de l’Industrielle Alliance. Leur complicité dure depuis plus de 15 ans. « Il m’a challengé, m’a donné confiance et des idées pour surmonter les impasses. Je lui suis très reconnaissante ».
L’autre personne est Luc Robitaille, son PDG actuel. Engagé, moderne, un heureux mélange d’intelligence d’affaires et du cœur à la bonne place. « C’est un privilège d’avoir un gestionnaire comme lui ».
Pour Annie, le contact humain est au cœur de son travail. « Au-delà des lois, des règles et des procédures, établir un contact humain de qualité est extrêmement important. » Et comme le dit si bien le slogan d’Amisco c’est « Parfait pour vous »!
Son énergie et son authenticité conjugués à son expérience probante en gestion en font une consultante et une conférencière recherchée.
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