La dernière année est venue chambouler toutes nos façons de faire. Comme gestionnaires, nous avons dû exercer notre leadership en nous adaptant aux personnes et à leurs besoins, et ce, de façon encore plus importante. Et l’un des éléments majeurs qui a été impacté par cette évolution des pratiques est la gestion de notre temps. Accompagner les personnes en considérant cette notion qui a été vécue de façon différente par chacun d’entre nous.
La gestion de notre temps est évidemment impactée par la charge de travail. Certains se sont retrouvés avec une surcharge de travail, une situation qui peut engendrer des problématiques de santé importantes. En effet, il n’est pas rare qu’un bon niveau de stress ressenti augmente les risques psychosociaux et entraîne des conséquences comme la démotivation et l’épuisement. Il nous a aussi été donné d’observer des situations de sous-charge de travail. Dans ce contexte, la personne peut alors se sentir inutile et éprouver, à la longue, un sentiment d’ennui et se désengager. Cet effet, de ressentir que nos compétences ne sont plus mises à profit et que nous ne sommes plus en mesure de contribuer à quelque chose et de nous réaliser, est aussi très nuisible pour la santé mentale et peut conduire à l’épuisement.
Cela étant dit, là où je porte votre attention, chers gestionnaires, c’est sur l’importance de contribuer à la perception de la charge de travail.
Premièrement, les attentes, le rythme de travail et les efforts sont largement augmentés et se sont aussi exacerbés, dans certains cas, avec l’arrivée du télétravail prolongé de la dernière année. Ajuster la charge réelle, celle qui découle de la prescription des objectifs spécifiques à atteindre, est le point de départ.
Mais, pour une même charge de travail, certains seront confortables, voire performants et efficients dans leurs réalisations. Mais, d’autres se sentiront submergés, voire dépassés. Pourquoi?
Et cette charge de travail, quelle qu’elle soit, peut être perçue différemment selon différents critères. C’est la perception de cette charge de travail qui viendra directement influencer comment je réagis.
De façon non exhaustive, voici quelques pistes :
Il y a évidemment les éléments organisationnels : les conditions de travail, mon bureau et son aménagement, le climat de travail et les relations avec les collègues, les suivis effectués par le gestionnaire et son accompagnement. Est-ce que le tout correspond à mes attentes?
Il y a ensuite les éléments contextuels. Il s’agit en fait de votre charge mentale : comment vous sentez-vous? Comment ça va dans votre vie personnelle et familiale? Comment votre état de santé est-il? Comment votre niveau de concentration est-il? Tout ce que vous avez à gérer et qui vous trotte dans la tête!
Et il y a les éléments liés à votre motivation : avez-vous toujours de l’intérêt pour votre travail? Est-ce que la nature des activités a considérablement évolué? Comment évaluez-vous vos compétences pour réaliser le travail? Vous sentez-vous toujours à la hauteur?
Ainsi, plusieurs facteurs vont influencer la perception qu’une ressource peut avoir de sa charge de travail, nous en avons nommé que quelques-uns.
Votre rôle : vous assurez que la perception de celle-ci ne brime pas la performance et le plaisir au travail. Ne tenez pas pour acquis que tout va bien pour tous les membres de l’équipe. Initiez des rencontres. Planifiez des moments propices à des échanges à valeur ajoutée.
Ensuite, ajustez la charge de travail, ou contribuez, autant que cela soit possible, à ce que la personne puisse ajuster la perception de sa charge de travail.
Si les activités semblent trop importantes pour la personne (et les causes peuvent être multiples…), insérez des sous-activités, pour rendre le tout plus accessible ou insérez plus de collaboration avec les collègues. Clarifiez les rôles et responsabilités. Repriorisez les activités. Bref, il faut contribuer à générer un équilibre pour engendrer performance et bien-être.
Pour parvenir à une perception adéquate de la charge de travail, votre équipe a besoin de vous : des orientations claires, des objectifs spécifiques bien définis et de votre soutien. De plus, la reconnaissance est un excellent moyen pour contribuer à diminuer la pénibilité d’une situation. Alors, soyez présents et faites preuve de reconnaissance en abondance!
Ah oui! Dernier point, souvenez-vous de l’état de « flow » dont je vous parle à l’occasion (vous pouvez référer à mon article de décembre : vers l’infini et plus loin encore). En effet, identifier les forces de vos collaborateurs et miser sur celles-ci contribueront à influencer la charge de travail perçue favorablement. Travailler dans sa zone de performance (bon niveau de compétence aligné à un bon niveau de défi) a une grande valeur et influencera de façon significative l’engagement et l’état de bien-être!
Bonne expérience employé!
Elle cumule plus de 20 ans d’expérience en conseils stratégiques liés à la gestion des talents, auprès d’organisations manufacturières et de services.
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