Mais tout d’abord, qu’est-ce que le stress? Déjà, il est inévitable, voire même nécessaire. La réaction physiologique de l’organisme face à un agent stresseur est un mécanisme d’adaptation qui se met en branle afin d’assurer notre survie. Face à un ours, c’est un réflexe utile n’est-ce pas? En bref, lorsqu’un danger est perçu (phase d’alarme), l’organisme déclenchera une cascade de fonctions (phase d’adaptation), permettant de mobiliser les ressources pour gérer cette menace. Une fois le stresseur « sous contrôle », normalement l’organisme cherchera à retrouver l’équilibre, en déclenchant un mécanisme nommé, réponse de relaxation. Ceci permet au fil du temps d’éviter d’épuiser ses ressources (phase d’épuisement), telles que le démontre l’image ci-dessous du modèle du syndrome général d’adaptation (SGA) de Hans Seyle, « le père du stress ». (1)
Malheureusement, trop souvent l’étape du retour à l’homéostasie ne se fait pas. Nous poursuivons notre course quotidienne sans vraiment avoir connaissance du processus qui vient de se dérouler, un peu à notre insu. Le stress se vit souvent à petite dose, mais présent en tout temps, un peu comme si un accélérateur était toujours enclenché. De plus, comme les stresseurs sont la plupart du temps générés par les pensées et entretenus grâce à la rumination, le niveau de stress est maintenu à un niveau plus élevé. Sans moment d’arrêt, d’identification du stresseur et d’actions concrètes permettant au système nerveux de s’équilibrer, l’organisme s’épuise. Des gestes conscients doivent donc être mis en place pour favoriser l’autorégulation au fil d’une journée.
La perception constitue un facteur important du niveau de stress ressenti. Prenons l’exemple de deux personnes dans une montagne russe, l’une est « morte de rire » et l’autre, « morte de peur ». Il s’agit pourtant du même évènement, mais les réactions déclenchées sont opposées et teintent alors l’expérience, ce qui a une influence sur l’état général de l’organisme. La perception varie selon une multitude de facteurs comme : le bagage génétique, les expériences antérieures, les valeurs et croyances, etc. Cependant, une fenêtre est toujours accessible permettant de changer de perception, d’adopter un nouvel angle pour observer la situation et de réagir différemment, même si l’exercice peut sembler difficile au départ. Plus nous développons le réflexe de s’observer, plus il devient facile d’agir ensuite.
Différentes personnes = différents stresseurs
Malheureusement, un stress élevé et chronique dans nos équipes de travail ne peut pas disparaitre comme par magie. Et c’est le risque avec des initiatives ponctuelles sans outil de suivi, sans parcours d’intégration. Par contre, si la solution retenue permet aux individus de mieux comprendre les notions, d’expérimenter en direct et ensuite d’avoir les outils à portée de main pour intégrer de petits gestes concrets au quotidien, nous arrivons à modifier les habitudes de vie et ainsi obtenir des résultats durables. Pour toute nouvelle habitude santé que nous souhaitons implanter au sein des équipes, le format webinaire est convivial vu la combinaison de théorie et de pratique, en plus de fournir des outils de suivi. Pourquoi ne pas mettre en place une série de webinaires sur des thématiques connexes au stress et ainsi mobiliser une plus grande clientèle à l’interne selon les sujets qui les interpellent? La formule gagnante d’une bonne gestion du stress sous-entend donc une stratégie intégrée pour outiller, en considérant que chaque personne devra construire son propre coffre à outils, qui variera d’une personne à l’autre, selon ses intérêts et ses motivations.
Une personne = une stratégie = un coffre à outils
Imaginez votre niveau de stress selon une échelle de 0 à 10 et qui fluctue tout au long de la journée. Au lever ou dans les minutes qui suivent, est-ce que le stress est déjà élevé? Démarrez la journée calme, mais dès que vous prenez place à l’ordinateur, le niveau de stress augmente de façon importante? Le soir, généralement le stress diminue ou augmente et vous empêche de dormir? Observez-vous sur quelques jours pour mieux connaitre vos cycles.
Intégrez ensuite l’habitude d’observer la qualité de votre respiration. Le souffle s’avère un outil efficace qui agit rapidement sur le système nerveux et disponible 24 heures sur 24! Notez si votre respiration est longue ou courte. Rapide ou lente. Détendue ou contractée. La qualité de la respiration est un indicateur pour savoir à quel point votre « accélérateur » est activé. Si vous notez une respiration courte, rapide et/ou contractée, prenez 5 respirations lentes, profondes et calmes et notez les effets. Cet exercice prendra tout au plus 1 minute, mais deviendra rapidement un réflexe. La régularité de la pratique prime sur la durée. Testez cet outil sur un mois et notez ensuite si vous percevez le stress autrement.
1- Modèle du Syndrome général d’adaptation (SGA) : https://psychologytosafety.com/what-is-general-adaptation-syndrome-of-stress/
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