Alors que le monde est aux prises avec la hausse des coûts et l’inflation, les entreprises québécoises ne sont pas épargnées. Bien sûr, des défis externes comme ceux-ci affectent les employeurs mondiaux, qu’il s’agisse d’une pandémie ou de l’inflation. Mais, observer le cœur de l’entreprise peut nous donner de meilleures chances de réussir et de traverser des périodes économiques difficiles.
Comprendre le bien-être et le bonheur de votre personnel et en faire une priorité peut augmenter la probabilité de le retenir et de l’attirer, ce qui a un impact sur la créativité, la productivité et le succès de votre organisation. Le bonheur des employés reste l’une des principales raisons pour lesquelles les gens décident de partir, juste après la rémunération injuste. Par conséquent, se concentrer sur le bonheur et le bien-être au travail est non seulement utile, mais il est également prouvé que cela permet d’attirer, de recruter et de retenir les talents.
Selon une étude d’Indeed, le Québec est la province la plus heureuse au travail dans tout le pays. En effet, 66 % des répondants québécois affirment qu’ils sont heureux au travail la plupart du temps, contre 59 % des Britanno-Colombiens et 55 % des Ontariens. Lorsqu’on leur a demandé ce qui les rendait heureux au travail, les employés ont répondu que le fait de se sentir plein d’énergie, d’avoir un but et d’avoir un sentiment d’appartenance étaient des indicateurs forts du bonheur et du bien-être général.
Les employés qui sont heureux au travail sont plus susceptibles de devenir des ambassadeurs de l’entreprise et de recruter de nouveaux talents. Trouver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée est particulièrement important pour les millénariaux, qui représenteront la majorité de la main-d’œuvre mondiale d’ici 2025, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles ils choisissent de quitter ou de rester dans un emploi. D’ailleurs, selon notre enquête d’Indeed sur la recherche d’emploi, un salaire plus élevé est la raison la plus courante pour laquelle les chercheurs d’emploi canadiens déjà employés cherchent un nouveau travail.
Aussi, le télétravail est là pour rester selon le rapport Indeed/Glassdoor sur le monde du travail 2023. En septembre dernier, 11,2 % des offres d’emploi canadiennes publiées sur Indeed mentionnaient le travail à distance, soit près de quatre fois plus que la proportion enregistrée avant la pandémie. Bien que cette formule offre plusieurs avantages en termes de flexibilité et de conciliation de la vie professionnelle et personnelle, il est important pour les gestionnaires de trouver des façons de créer un sentiment d’appartenance et un esprit d’équipe fort au sein de l’organisation. Les rencontres d’équipe informelles en visioconférence peuvent être un bon moyen de créer des moments rassembleurs pendant lesquels les employés pourront faire connaissance.
Lorsqu’il existe des possibilités d’avancement et de connexion, les employés s’épanouissent et sont beaucoup plus susceptibles de rester chez leur employeur actuel. Par ailleurs, 87 % des Québécois croient que leur travail doit leur apporter plus qu’un simple chèque de paie.
Les possibilités de mentorat se révèlent fructueuses, car elles répondent aux aspirations de l’individu et à son désir d’interaction sociale. Les programmes de mentorat sont également relativement peu coûteux et peuvent contribuer au bonheur des employés.
La création d’un environnement propice à l’établissement de liens sociaux plus profonds peut s’avérer particulièrement difficile pour les organisations éloignées. Créer des liens avec les autres membres de l’équipe est un pilier du bonheur des employés, mais le faire derrière un écran peut avoir l’effet inverse sur l’humeur d’un employé.
Décidez de ce qui est raisonnable dans le cadre du budget de votre organisation. Des événements tels que des réunions annuelles en personne — si tout le monde est dispersé à travers le pays ou le monde — ou des rencontres régulières en personne peuvent contribuer à renforcer le sentiment de connexion avec les autres.
Lorsqu’ils sont arrivés, les programmes de bien-être des employés partaient d’une bonne intention. Toutefois, offrir des abonnements à des salles de sport, du yoga sur place ou des options alimentaires plus saines n’est peut-être pas le succès que l’on croyait. Les abonnements à une salle de sport et l’augmentation du nombre de légumes au café du bureau ne signifient pas grand-chose pour les parents qui ont besoin d’une aide pour la garde de leurs enfants. Selon notre sondage Indeed sur la recherche d’emploi, un salaire plus élevé est la raison la plus fréquente pour laquelle les chercheurs d’emploi canadiens déjà employés cherchent un nouveau travail, mais 20 % d’entre eux indiquent également de meilleurs avantages sociaux comme motivation pour leur recherche.
L’accès à une couverture médicale, à des congés payés et à des plans de retraite, est important pour la plupart des chercheurs d’emploi. Il n’est donc pas surprenant que l’intérêt relatif des chercheurs d’emploi se soit orienté vers des secteurs qui offrent de meilleurs salaires et qui sont plus éloignés, où l’on suppose que les employeurs offrent ces avantages. Quel est le message? Les employeurs des secteurs qui offrent des salaires moins élevés et où l’on travaille en personne devront faire des efforts s’ils veulent attirer les chercheurs d’emploi sur le marché du travail de demain, et ils devront peut-être faire preuve d’un peu de créativité.
Commencez par écouter les besoins de vos employés et n’adoptez pas une approche unique du bonheur au travail. Pour ce faire, la note de bonheur au travail d’Indeed peut servir d’outil aux entreprises afin d’évaluer le bonheur de leur personnel et aux chercheurs d’emploi qui souhaitent avoir un aperçu du bien-être général de l’entreprise au moment de déterminer où ils souhaitent appliquer.
L’épuisement des employés est réel. Les coupes budgétaires, le sentiment d’isolement dû au travail à distance et d’autres facteurs contribuent à une insatisfaction plus profonde au travail. Mais ces obstacles peuvent être des opportunités.
Alors que de nombreuses organisations se tournent vers le travail à distance, les entreprises doivent trouver un équilibre entre l’interaction sociale nécessaire au bonheur des employés et la nécessité d’avoir des horaires de travail flexibles. Les employés canadiens ont déclaré que le manque d’interaction sociale, l’isolement et la solitude, ainsi que l’augmentation de la charge de travail, étaient les principaux indicateurs d’épuisement professionnel.
Les entreprises devraient mettre en œuvre des stratégies, des pratiques d’embauche et des programmes axés sur le bien-être des employés en leur offrant davantage de possibilités de relations sociales tout en limitant l’augmentation de la charge de travail.
Les questions de justice sociale et d’équité étant de plus en plus à l’avant-plan, les employeurs canadiens sont plus nombreux à offrir des avantages liés aux programmes, d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) comme des groupes de ressources pour les employés, des formations sur la diversité et des programmes de mentorat. Au cours des trois premiers trimestres de 2022, 48 % des avis sur les avantages sociaux des employeurs canadiens sur Glassdoor ont mentionné les avantages EDI, contre 32 % en 2018.
Stepan Arman est directeur principal des ventes, Québec, chez Indeed.
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