En ce mois d’octobre qui est dédié à la sensibilisation à la maladie mentale, je souhaite aborder un sujet important : la gestion des départs et des retours au travail suite à un congé impliquant un trouble de santé mentale. Cette démarche, menée avec bienveillance, peut non seulement favoriser le rétablissement de la personne, mais aussi réduire le risque de rechute. L’expérience nous enseigne que mal gérer ces transitions peut conduire à des départs répétés. Ce mois-ci, je partage avec vous les meilleures pratiques pour créer les conditions optimales dans ces situations importantes avec vos employé.es.
La communication est la clé, et cela ne devrait pas se limiter à ces moments où votre employé.e vient vous annoncer qu’il ne va pas bien et qu’il/elle doit quitter pour un congé ayant pour cause des problèmes de santé mentale. Maintenir un dialogue ouvert et continu avec vos employé.es permet de rester au fait de leur bien-être, ce qui facilite les communications dans les périodes plus difficiles.
Soyez vous-même un modèle positif en développant et en favorisant une culture d’entreprise basée sur une communication ouverte, respectueuse, inclusive, empathique et bienveillante est l’idéal à atteindre. Éduquez vos employé.es et gestionnaires sur la santé mentale est un bon point de départ. Favorisez la mise en place de politiques flexibles soutenant la santé mentale de l’ensemble de votre organisation et assurez-vous que les ressources internes et externes soient bien connues de tous.
Lorsqu’un.e employé.e annonce son départ pour un congé lié à des enjeux de santé mentale, créez lors de cette conversation un climat d’écoute favorisant une meilleure compréhension de la situation de la personne. Par exemple, en posant des questions ouvertes qui invitent l’employé.e à mieux exprimer ses besoins : De quelle manière pouvons-nous te soutenir? Quelles sont tes ressources disponibles actuellement?
Soyez patient et respectueux de son rythme, car parler de maladie mentale peut être difficile. Parlez-lui des ressources disponibles dans votre organisation et de celles disponibles à l’extérieur de votre entreprise. Il est important de garder en tête que votre rôle est d’accompagner sans imposer.
Un autre aspect à considérer est celui de consulter la personne sur la manière dont elle souhaite annoncer son départ à l’équipe. Prenez le temps d’aborder avec elle la manière dont elle aimerait que l’information soit partagée au reste de l’équipe et ce qui peut ou non être divulgué. Demandez-lui si elle a l’intention de le faire elle-même, ou préfère-t-elle que vous vous en chargiez, ou souhaite-t-elle que l’équipe des ressources humaines s’en occupe? Le choix lui appartient.
Il est également essentiel de déterminer le niveau de lien qu’elle souhaite maintenir avec votre organisation. Souhaite-t-elle recevoir des nouvelles de son équipe pendant son congé, ou au contraire préfère-t-elle prendre ses distances?
Si la personne a démontré une ouverture à maintenir le lien avec son équipe de travail, assurez-vous de lui offrir les mêmes attentions de sympathie que vous le feriez pour un employé.e qui serait absent.e pour une maladie d’ordre physique.
En ayant anticipé le niveau de communication à maintenir entre elle et ses collègues, vous éviterez des situations maladroites et vous pourrez ainsi déterminer le type de communication le plus approprié pendant cette période.
Maintenez le contact en respectant sa vie privée. Assurez-vous que vos échanges avec l’employé.e démontrent un intérêt sincère pour son parcours de rétablissement. Vous ne voulez pas qu’ils soient interprétés comme de la surveillance!
Planifiez avec elle une réintégration progressive en tenant compte de ses appréhensions, de ses défis et de ses enjeux. Élaborez ensemble des moyens concrets et des stratégies adaptées que vous pourrez mettre en place à son retour pour la soutenir. Et pour y parvenir, assurez-vous de comprendre les facteurs liés au travail qui ont pu contribuer à sa problématique de santé mentale. Agissez concrètement sur votre environnement de travail afin que tous les acteurs du milieu concernés puissent être sensibilisés et mobilisés pour la réussite du retour au travail de leur collègue.
Quelques suggestions de questions à poser à l’employé.e en vue de son retour au travail :
Mettez en place un plan de suivi post-retour, offrez des ressources continues en santé mentale, et encouragez la flexibilité et l’adaptabilité au travail.
En conclusion, la santé mentale c’est l’affaire de tous que l’on soit travailleur, gestionnaire, entrepreneur ou encore une personne en processus de rétablissement. C’est une responsabilité partagée et ça commence par soi. Avoir les bons outils pour reprendre du pouvoir sur sa santé, c’est déjà être sur la bonne voie.
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