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Détestable SST

Photo Maire eVE CHAMPAGNE
Marie-Eve Champagne 28 février 2023

La SST est (trop) souvent vue comme un enchevêtrement de lois, de normes, d’interdits, de gros sous, de termes médicaux, le tout assaisonné d’une grosse pincée d’amertume. Que ce soit du point de vue des employé.es ou des gestionnaires, la colère gronde: pourquoi se donner tout ce mal pour se faire dire qu’on ne le fait pas comme il le faut, de toute façon?

 

Car de leur côté, les professionnels SST (ou ceux qui exercent ces fonctions dans l’organisation) sont souvent perçus comme des empêcheurs de faire, qui verbalisent surtout ce qu’on ne doit pas faire ou ce qu’on aurait dû faire, au lieu de donner le coup de pouce requis.

 

Pourtant, ouvrez un article ou un livre sur la SST : immanquablement, on y trouvera cette notion de « culture SST forte et positive » et des bénéfices incroyables qui viennent avec cet état de grâce.

 

Concilier les « deux solitudes » pour passer au niveau supérieur, est-ce possible?

 

Dans les faits, ça veut dire quoi?

Simplement résumé, disons qu’une culture organisationnelle axée sur la prévention des lésions est un endroit où la SST et ses requis font du sens et sont perçus de façon positive par l’ensemble des personnes gravitant autour du milieu de travail.

 

Minute, minute : attendez avant de sortir les arcs-en-ciel et les boîtes de beignes. On a des bases à couvrir avant.

 

Avant de choisir les rideaux et la peinture, on construit une maison solide.

Vous aurez besoin d’avoir un bon pas d’avance au niveau de votre prise en charge SST : des rôles et responsabilités clairs, des processus intégrés aux activités quotidiennes, la participation des travailleurs, des objectifs compris de tous ainsi que l’engagement visible et tangible de la Direction, constituent des éléments de départ non négligeables.

 

Ensuite (en fait même, parallèlement), nous nous attarderons à mieux en parler.

L’humain est ainsi fait : nous n’avons pas envie de faire ce dans quoi nous ne sommes pas bons. Ou ce que nous percevons que nous n’accomplirons jamais.

 

Sans tomber dans l’infantilisation des employé.es, on peut s’assurer de donner un meilleur goût et davantage de sens aux actions SSME. Oui, elles sont obligatoires, mais qui a dit que ça devait être pénible?

 

Afin que le tout soit plus agréable, léger et positif aux sujets touchant la santé, la sécurité et le mieux-être, voici quelques actions accessibles qui permettront d’influencer positivement la conversation en cours à ce propos :

  • Positionnez abondamment le « pourquoi », afin de donner du sens à ce qui est fait.

 

  • Prenez le temps de souligner les victoires, les bons coups, les accomplissements. « On avance dans la bonne direction, gang! »

 

  • Osez sortir du « zéro accident » et de l’accent mis à outrance sur les résultats : décortiquez le travail à faire et fixez-vous des étapes clés (milestones) à atteindre, autant vis-à-vis du travail effectué que des résultats atteints. Là aussi, on célèbre!

 

  • Demeurez vigilants quant à la façon dont les membres de la direction parlent de la SSME ainsi que du moment où l’on discute généralement de ces sujets. Le fait-on parce qu’on est réactif à un événement ou à une pression quelconque, ou quotidiennement parce qu’on y croit?

 

  • Attention au ton et au langage des documents d’accueil mentionnant la SST : fastidieux recueils d’interdits ou processus accessibles et engageants?

 

  • Récoltez avec sérieux et rigueur les suggestions et observations des employé.es et donnez-y suite, en faisant les retours le plus diligemment possible. Un geste très accessible à tous pour faire mousser la participation et l’intérêt des employé.es.

 

  • Dans la même veine, assurez-vous de les impliquer dans l’identification et l’évaluation des risques. En la matière, l’imposition goûte très mauvais. Ce sont eux qui font le travail, après tout!

 

  • Continuez de favoriser la participation des travailleurs.euses de mille façons dans l’élaboration des mesures SSME, en leur laissant injecter leur couleur dans les projets. Quelles décisions leur laisse-t-on prendre?

 

  • Implantez des rencontres éclairs SSME fréquentes et déterminées, pour discuter de façon concrète d’un sujet donné en lien avec le travail des employé.es. Remettez en contexte les façons de faire et les informations, et profitez également de l’occasion pour en discuter. Qui sait, peut-être est-ce vous-même qui repartirez avec des informations nouvelles!

 

  • Mettez de l’avant le travail accompli par les membres du Comité SST ainsi que des autres personnes qui s’impliquent en SSME. Un travail d’équipe qui porte fruit doit aussi faire l’objet de célébrations, grandes et petites.

 

En procédant avec cette préoccupation en tête, on enlève de la lourdeur à la discussion SST ainsi que l’aspect « on le fait juste quand on a des problèmes ou que nous n’avons pas le choix ».

 

À court terme, on retrouvera de la légèreté et même du plaisir à accomplir des actions qui ont plus de sens au quotidien.

 

À moyen et long terme, cela aura un impact positif certain sur la culture axée sur la prévention des lésions professionnelles qu’on veut mettre en place.

 

Les vieilles façons de faire n’ouvrent pas de nouvelles portes, dit-on chez nos voisins du Sud.

 

Et si l’on faisait les choses différemment?

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