C’est une question qui revient souvent. Et les avis divergent à chaque fois...
On se pose surtout cette question pour les postes de type métier. Les postes professionnels ou de cadre sont en général moins visés par ce genre d’interrogation... et pourtant...
Qu’est-ce qui fait qu’une entreprise le fait, ou pas?
Voici les principaux arguments recueillis de celles qui ne le font pas :
Et les candidats, qu’en pensent-ils?
C’est curieux comme parfois on oublie de se mettre à la place des demandeurs d’emploi quand on recrute. On est dans notre gestion quotidienne, et l’on omet de penser « candidats » en focalisant sur notre besoin « recruteur ».
Alors à leur place, que penseriez-vous?
Pour être impliquée en tant que bénévole auprès des chercheurs d’emploi, je leur pose chaque fois la question, et voici ce que l’on me mentionne lorsque les salaires ne sont pas affichés :
Alors que faire si :
Vos salaires sont en dessous du marché? Souhaitez-vous perdre du temps à traiter des candidatures qui de toute façon ne poursuivront pas le processus à cause de la rémunération? Il est alors préférable de miser sur d’autres aspects : les avantages, les horaires variables, la proximité du lieu de travail, la mission et les valeurs de l’entreprise, le plaisir au travail, le challenge du poste...
Le salaire varie en fonction de la séniorité? Affichez une échelle salariale en précisant « selon expérience », vous avez de toute façon un barème à respecter.
Vous pensez recevoir un plus grand éventail de candidatures en omettant cette information? Peut-être, mais à moins que ce soit l’objectif initial, au final vous risquez de perdre du temps à faire des entrevues téléphoniques qui se solderont par un refus.
Vous êtes mal à l’aise que vos employés voient les salaires de la prochaine embauche? : Vous avez sûrement à travailler dans ce cas votre équité salariale. Même si l’on ne peut pas tous se targuer d’être des entreprises ouvertes telles que Buffer qui divulgue tous les salaires des employés, on y tend. Une récente étude du magazine Maclean's a révélé que 75 % des Canadiens accepteraient de divulguer leur salaire (notamment pour réduire les inégalités).
On en a beaucoup parlé en 2018 : on est dans l’ère de la transparence!
Toute l’information devient accessible, et il existe davantage de sites en ligne qui comparent maintenant les salaires : Glassdoor, Linkedin Salary...
Et comme mentionné plus haut, les employés sont de plus en plus ouverts à en discuter; le sujet est donc de moins en moins tabou.
Vous le saviez peut-être, mais l’Ontario a déposé en mars dernier un projet de loi qui obligerait les entreprises à divulguer la fourchette de rémunération dans les affichages de postes. À voir si celui-ci va être adopté, et s’il fera des petits dans d’autres provinces...
Avant d’y être obligé, on pourrait s’attarder à y penser et à s’y préparer?
Je profite de cette première édition 2019 pour vous souhaiter à toutes et à tous une très belle nouvelle année. Que celle-ci soit riche de sourires et de découvertes, d’apprentissages et de rencontres.
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Sandrine est formatrice sur les techniques de sourcing et nouvelles technologies appliquées au recrutement, consultante en recrutement pour les grandes entreprises, les PME et les OBNL. Elle est blogueuse et organisatrice de #trumontreal, « non » conférence sur le recrutement à Montréal (10e édition en 2022).
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