Nos organisations sont actuellement en grande transformation. Les environnements politique, économique, social et même climatique sont en mutation et cela impacte progressivement nos organisations. Ceci dit, la perturbation qui aura le plus d’impact à court terme sur le monde du travail est sans l’ombre d’un doute de nature technologique, avec le déploiement rapide de l’intelligence artificielle. La majorité d’entre nous pensions que l’intelligence artificielle arriverait d’un seul coup dans notre vie, du jour au lendemain lorsque la machine parfaite serait finalisée. Dans les faits, ce n’est bien sûr pas le cas. L’intelligence artificielle s’introduit progressivement dans nos outils quotidiens, au fur et à mesure des progrès dans le domaine, comme toutes les technologies. Par contre, la différence avec les autres technologies, c’est la vitesse à laquelle la plateforme CHAT GPT s’est immiscée dans nos vies. La question que tout le monde se pose n’est donc plus est-ce que l’intelligence artificielle va affecter le monde du travail, mais plutôt comment et quand va-t-elle affecter nos équipes ?
Plusieurs études démontrent d'ores et déjà que l’introduction d’outils de type intelligence artificielle aura un impact sur l’emploi, principalement sur des tâches spécifiques, mais pourrait également remettre en cause l’existence de certains types d’emplois. Une étude britannique conclut que 10 à 30 % des professions peuvent être automatisées par l'IA, la plupart d'entre elles étant des emplois de cols blancs. Selon une autre étude américaine, 20% des emplois auront au moins 50% de leurs tâches qui seront impactées par l’IA. Voilà de quoi nous faire réagir et nous mettre en mode panique. Plusieurs essayent de résister, mais avec l’arrivée d'outils intégrés comme Copilot de Microsoft dans la suite 365, certains outils d’assistance vont prendre une grande place dans nos vies qu’on le veuille ou non. Si vous voulez voir ce dont l’IA sera capable demain, regardez la petite vidéo de Google à propos de son IA : Gemini.
À ce stade-ci, la bonne question n’est donc probablement plus comment et quand l’intelligence artificielle va impacter le monde du travail, mais plutôt comment va-t-on travailler avec l’IA? Que met-on en place pour maximiser le talent de nos équipes sachant que l’IA fera partie de nos environnements professionnels ?
Étonnamment, alors que nous avons toujours eu un discours encourageant les jeunes à faire de longues études qui mettrait en valeur leur matière grise, ce sont aujourd’hui les métiers qui demandent des compétences humaines spécifiques, comme la dextérité manuelle, la créativité, l’expertise physique, et le jugement en temps réel, qui sont difficiles à reproduire avec l’IA. Ainsi, les bouchers (qui doivent adapter leur travail à la pièce de viande qu’ils reçoivent), les couvreurs (qui doivent adapter leur travail en fonction de l’état du toit sur lequel ils travaillent), les mécaniciens auto (qui font des diagnostics) et autres métiers qui combinent des tâches exigeant une dextérité fine, une évaluation multidimensionnelle d’une tâche et une réalisation peu prévisible seront difficilement remplaçables. Par contre, tous les métiers qui impliquent des tâches intellectuelles ou manuelles répétitives sont à risque. Idem pour les métiers qui comportent une importante portion de tâches prévisibles, et pas uniquement des emplois manufacturiers, mais bien tous les emplois qui comportent de l’analyse de contenu pour produire un contenu synthétisé, comme les analystes en droits, les comptables ou les journalistes pourraient être grandement impactés.
Il faut renforcer notre singularité, ce qui fait de nous des êtres uniques. Lors de l’émission spéciale de Radio-Canada sur le sujet de l’IA, les intervenantes du MILA et de META étaient synchronisées sur le point que l’amour resterait toujours un trait singulièrement humain. Alors même si l’amour à une place moins intuitive en milieu de travail, l’intelligence émotionnelle demeurera encore un trait distinctif, difficilement remplaçable que l’on devrait renforcer. L’agilité à résoudre des problèmes complexes et imprévus devrait aussi être renforcée. En fait, nous devrions commencer dès maintenant à nous préparer pour demain. Pour cela nous devrions, entre autres :
L’avenir sera composé d’une importante dose d’imprévus, mais également d’opportunités. Il faut se préparer pour être en mesure de faire face à ces transformations. Il faut miser sur notre plus grande force, ce qui nous rend si singulier, miser sur des compétences profondément humaines.
Emilie est cofondatrice et rédactrice en chef du e-magazine FacteurH.com ainsi qu'animatrice de l'émission Web VecteurH.
Didier Dubois a cofondé HRM Groupe en 2006 qui s'est joint à Humance en 2023.
Facteur H est un espace convivial de référence francophone en ressources humaines pour rester à l’affût des nouvelles tendances et trouver des solutions concrètes et applicables aux défis organisationnels d’aujourd’hui et de demain.