Explorer pour trouver son X!

Si vous me lisez depuis quelques années, vous savez que j’aime m’inspirer de mon vécu pour vous inspirer à votre tour! Cet été, j’ai vécu des vacances de rêve planifiées depuis plusieurs années. Durant ces 10 jours de bonheur, j’ai eu une pensée pour vous, chers lecteurs. Je m’explique.

Je rêve de faire de la voile depuis l’âge de 19 ans, malgré le fait que je n’en ai jamais vraiment fait. À cet âge, je rêvais d’aventure et j’avais en tête (grâce à plusieurs photos et conversations avec des amis qui font de la voile) un type d’expérience qui, j’en étais convaincue, serait tout à fait sur mesure pour moi. Je suis un poisson dans l’eau, je suis une très bonne nageuse, je suis une personne volontaire, j’affectionne la contemplation et je recherche l’aventure et les défis! En même temps, difficile de dire si j’allais réellement aimer ça. Allais-je avoir le mal de mer? Serais-je habile et à l’aise sur un voilier? Comment allais-je me comporter? Bref, une tonne de questions sans réponse, mais toujours ce rêve qui persiste!

Le 13 juillet dernier, j’embarquais sur le bateau d’un couple d’amis que j’affectionne pour un 10 jours de voile sur la Méditerranée. Je me disais : ça passe ou ça casse! J’arrivais avec une fébrilité et une forme d’appréhension, car si le mal de mer s’en prenait à moi, il n’y avait pas vraiment de porte de sortie. Je n’avais de cesse de me dire : il n’y a rien comme l’essayer pour voir si j’aime vraiment ça! En même temps, si l’expérience s’était avérée négative, je pense que j’aurais eu à vivre un deuil particulièrement important pour moi, car ce rêve que j’entretiens depuis si longtemps était pour moi une certitude!

Je ne vous ferai pas languir plus longtemps : ce fut un coup de foudre pour moi! Aucun mal de mer, l’impression de vivre le bonheur au quotidien, l’émerveillement quotidien de tous les paysages, levers et couchers de soleil, la baignade à volonté dans une eau chaude et salée. Quoi demander de plus?

C’est vers le milieu de mon périple que j’ai eu une pensée pour vous. Effectivement, quand je vous accompagne dans vos réflexions de carrière et que je vous entends me dire que vous rêvez d’un métier ou d’une profession, ou que vous aimeriez avoir une certitude par rapport à un choix professionnel, je réalise qu’il n’y a rien de plus efficace que d’explorer, faire des visites d’observation, tenter sa chance, sauter à l’eau et l’essayer!

Je ne peux m’empêcher aussi de penser à un stage d’observation (au début de ma formation universitaire) dans une classe de niveau primaire avec une de mes tantes. J’ai toujours pensé que j’avais la vocation pour l’enseignement, jusqu’au jour où j’ai passé une demi-journée dans une classe de maternelle avec une trentaine d’enfants. Personne ne m’avait parlé du bruit assourdissant d’une classe! Ce n’était pas écrit dans les livres, et aucun site de recherche d’emploi n’en parlait. Malgré toutes les conversations que j’avais eues avec plusieurs enseignants, personne ne m’avait parlé de cette ambiance chaotique et cacophonique! Moi qui ai besoin de silence, c’est en faisant ce stage d’observation que j’ai eu ma réponse claire et nette : je ne serais jamais enseignante au primaire, ni même au secondaire!

Je pense aussi à une cliente qui, cet été, a fait un stage de deux mois en architecture. Elle est en train de compléter son Baccalauréat et est venue me consulter ce printemps, car elle n’était pas certaine de son choix. Des doutes l’assaillent encore régulièrement. Alors, quoi de mieux qu’un stage? À mon retour de vacances, nous en avons discuté et à sa grande surprise, au bout d’une semaine, elle connaissait déjà la réponse : ce n’était pas pour elle! Elle ira donc vers son 2e choix et bifurquera en technologie de l’information ou en gestion. Comme elle hésite encore entre ces deux options, il a été facile pour moi de la convaincre que des visites exploratoires s’imposaient.

Mon point est simple : il est très difficile pour un consultant ou un conseiller de vous aider à faire un choix si vous refusez les visites exploratoires, les stages ou les rencontres d’observation. On peut bien regarder sur papier vos choix de carrière (à la suite d’une évaluation psychométrique ou de vos recherches théoriques) et en discuter pendant des heures. Cependant, il n’y a rien comme d’essayer et de tester l’eau.

Si tout le monde avait la chance d’explorer différents emplois par des stages ou autres méthodes de découverte, peut-être que plus d’entre nous se retrouveraient sur leur X? Si les essais et l’exploration étaient plus encouragés, peut-être que nous nous mettrions moins de pression à choisir une carrière à 19 ans? Et peut-être serions-nous surpris de découvrir que nos intérêts sur le terrain sont différents des attentes des autres à notre égard!

Justement, une collègue me demandait dernièrement ce que ça veut dire, « être sur son X ». C’est une excellente question. Selon moi, c’est quand l’alignement des astres est présent. C’est comme une étoile à 6 branches où les valeurs, les besoins, les intérêts, les motivations, les attentes et les compétences sont bien centrés et en lien avec votre essence personnelle. Et l’essence personnelle, quant à elle et dans mon esprit, doit être en mesure de répondre à la question : pourquoi je fais ce que je fais et pourquoi j’aime faire telle ou telle activité? Mais ça, c’est un sujet à explorer dans un autre article!