La majorité des humains souhaite se réveiller le matin en se sentant motivée à entamer sa journée de travail. Dans un monde idéal, chaque jour serait accueilli avec un sentiment de vitalité, d’engagement, d’enthousiasme et de bonheur. Et si je vous proposais une clé puissante, un élément fondamental, la vitamine C du bien-être et de l’épanouissement au travail ?
Aussi simple que complexe, je souhaite profiter de cette tribune pour parler d’un principe fondamental, qui se résume en un seul mot : la CONNEXION. La connexion est une qualité essentielle qui fait la différence entre un travail épanouissant et un travail qui nous éteint. Explorons ensemble différentes formes de connexion.
Trop souvent, nous vivons notre vie en nous sentant distraits, pressés, stressés. Nous accomplissons nos tâches machinalement, sans y prendre plaisir. Nous sommes bombardés de stimulation, de sollicitations, de notifications et de sources de stress qui agissent comme des micro-agressions pour notre système nerveux. Arrive un temps où nous nous sentons déconnectés de nous-mêmes, de ce qui est réellement important. Être présent est une habileté qui s'entraîne. Plusieurs études sur le bonheur suggèrent de pratiquer la pleine conscience, la contemplation, la gratitude, la méditation. Cette forme de connexion se manifeste également lors de l’expérience d’absorption optimale (« flow ») qui se manifeste lorsque nous nous impliquons dans une activité stimulante, non motivée par l’égo, qui nous fait perdre la notion du temps. La vie peut facilement se transformer en un marathon sans fin. C’est donc essentiel de s’accorder des pauses pour se recentrer, ralentir le rythme, ne serait-ce que temporairement. J'aspire à voir des leaders capables d’offrir à leurs équipes et à eux-mêmes ces moments pour respirer, pour souligner les bons coups et ravitailler leurs ressources avant de reprendre le marathon. Souvenons-nous que l’être humain n’est pas une machine, et que même les machines nécessitent des périodes de recharge.
Cette forme de connexion nous incite à vivre de manière authentique, en cohérence avec nos valeurs et en adéquation avec notre nature profonde. Il est important d’être conscient de nos limites, de nos besoins et de prendre soin de définir notre propre recette d’équilibre, car il est si facile de se perdre dans le travail. Certains vont même jusqu’à en mourir, un phénomène répertorié en Asie sous le nom de Karoshi. Les études démontrent pourtant que ceux et celles qui investissent régulièrement dans leur bien-être sont non seulement plus créatifs, motivés, efficaces et productifs, mais ont aussi moins d’épisodes d'absentéisme ou de présentéisme, deux enjeux extrêmement coûteux pour les entreprises.
Nous sommes dans une ère caractérisée par une quête d’efficacité qui se traduit malheureusement en une certaine déshumanisation. Plusieurs entreprises ont, au fil des dernières années, fermé des bureaux, décentralisé leurs équipes et adopté le télétravail. Alors que les entreprises cherchent à réduire les coûts et optimiser les profits, sur le plan humain, nous observons une baisse du moral, de la motivation et un plus grand roulement de personnel. Rappelons que des relations interpersonnelles de qualité sont le facteur le plus déterminant du bien-être et même de la longévité. Les interactions sociales régulières aident à maintenir des valeurs humaines fondamentales comme l’empathie et la compassion.
De nombreuses études mettent en évidence les bienfaits de passer du temps en nature et de pratiquer des activités de plein air, tant pour la santé physique et cardiovasculaire que pour la santé psychologique. Au Japon, par exemple, une pratique largement adoptée est le « Shinrin Yoku », ou « bain de forêt ». Cet exercice simple consiste à s’imprégner de la nature dans un espace vert ou naturel et il est reconnu pour ses effets bénéfiques sur le bien-être général. Au Canada, le programme Prescrit Nature encourage les médecins et autres professionnels de la santé à prescrire des activités en nature au patient pour prévenir ou aider au rétablissement de troubles de santé physique et psychologique.
En conclusion, nous observons un conflit majeur au sein de nos entreprises et organisations : typiquement, les dirigeants souhaitent atteindre des critères de productivité, mais le personnel ressent une pression qui devient insoutenable pour certains, et aspire de plus en plus à un équilibre de vie, à une harmonie entre le travail, la famille et la vie personnelle. Pour cette raison, certains se lancent à leur compte pour maîtriser leur emploi du temps. D’autres choisissent de travailler moins pour vivre plus, en acceptant de simplifier leur mode de vie si ça peut leur permettre d'échapper à la frénésie qui accompagne les postes à temps complet. Pour l’avenir, je souhaite voir des gestionnaires qui incarnent les valeurs d’authenticité et d’humanité, et surtout, qui sont des modèles d’équilibre et de connexion. Imaginez à quoi ressemblerait notre monde si tous les dirigeants, les décideurs, voire tous les êtres humains, étaient plus souvent connectés au présent, à leur monde intérieur, aux autres et à l’environnement. Comment serait votre vie, si vous la viviez de manière plus présente, dès maintenant ?
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