À la sortie des bancs d’école ou lors d’un changement de carrière, trouver un emploi dans son domaine n’est pas toujours chose facile pour les candidats. Chaque année, plus de 300 000 Canadiens acceptent ainsi d’offrir leurs services dans le cadre d’un stage non rémunéré (nous ne traitons pas ici des stages crédités par une institution d’enseignement).
Ces stages ont cours dans tout type d’organisation, de l’OBNL aux entreprises privées, de petite ou même de très grande taille. La culture populaire a d’ailleurs mis en image quelques scénarios où des protagonistes prenaient part à des stages non rémunérés dans l’optique de décrocher un emploi de rêve (que l’on pense au personnage de Chandler dans la série Friends, lors de sa réorientation professionnelle en marketing, ou au film « The Internship » où les stagiaires rivalisaient en vue d’un poste chez Google.)
Cette réalité est donc plus courante qu’on ne pourrait le croire. Certaines associations décrient cet arrangement en le qualifiant d’exploitation. Elles estiment qu’il est inéquitable de demander à un stagiaire, ayant des obligations financières, d’offrir ses services sans revenus. À l’opposé, des organisations estiment que les stagiaires bénéficient d’un temps de formation pratique qui nécessite un investissement significatif de leur part, et ne sont donc pas perdants, puisqu’ils acquièrent une expérience qu’ils n’auraient pas autrement. Ainsi, certains estiment que si les postes se comblent, c’est que le marché est réceptif à ce type d’accord.
Cependant, le gouvernement canadien est actuellement en voie d’adopter une législation prohibant les stages non rémunérés. Lorsque cette législation sera en vigueur, les organisations dont les activités sont de compétence législative fédérale (télécommunications, institutions bancaires, aéronautiques, etc.) ne pourront plus avoir recours à ce type d’entente. Des plans de subvention seront mis sur pied afin de permettre aux organisations de rémunérer leurs stagiaires.
Les gouvernements provinciaux abonderont-ils dans le même sens? Ce sera un dossier à suivre. Un tel changement, s’il est adopté sans programme de subvention additionnel, serait de nature à complexifier l’accès au marché du travail pour certains diplômés.
Conseillère en ressources humaines agréée, Katherine conseille et représente les organisations de tous les secteurs d'activité.
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