La conversation! Elle se passe partout, à la machine à café, officiellement, derrière des portes closes, au téléphone, en file d’attente à l’heure du lunch…! On la banalise très souvent alors qu’elle peut avoir tellement d’impact!
À l’occasion, elle est chargée émotivement. Parfois, on la redoute. Dans certaines circonstances, elle nous dynamisera pour la journée, voire la semaine, alors qu’à d’autres moments, en une fraction de seconde, elle nous bouleversera pour la vie!
Inconsciemment, nos conversations vont bien au-delà d’un simple échange d’information. Ces dernières ont un impact significatif sur la façon dont nous nous lions, nous nous engageons, interagissons et influençons. Elles nous permettent de forger certaines réalités, certaines façons de penser certains événements et les résultats que nous pouvons obtenir de façon collaborative.
Un simple échange de type question / réponse entre deux personnes provoque, dans le cerveau de la personne interrogée, des pensées et des sentiments non seulement à propos du sujet de la conversation, mais également à propos des intentions et des attentes liées à cette question. Si la manière dont la conversation évolue, ou si la question semble menaçante, nous faisons plus que simplement répondre à cette question. Cela déclenche certains réseaux neuronaux qui seront en mesure de composer avec la « menace » perçue ou réelle. En êtes-vous toujours conscient?
Vous avez assurément expérimenté certaines conversations qui provoquent chez votre interlocuteur de la résistance, du scepticisme, ou une attitude du type « oui, oui… on verra! » sans qu’il ne se produise ce que vous attendiez par la suite. Vous avez probablement également vécu des conversations où vous sentiez de l’ouverture, une envie d’expérimenter, voire même d’ajouter aux idées initiales proposées pour cocréer quelque chose d’encore meilleur.
Une partie de la qualité de cet échange ne se joue pas sur le choix des mots utilisés ou encore la qualité de la relation que vous entretenez avec votre interlocuteur, bien que cela puisse avoir une influence. Cela se joue plutôt sur la confiance que l’autre personne vous accorde en temps réel et sur la perception qu’elle peut avoir de l’aspect menaçant de ce que vous communiquez.
Deux trucs pour augmenter la puissance de la conversation
Être dans le moment présent pour être sensible à l’évolution de l’interaction.
Nous vivons dans un monde d’hyperactivité! On valorise même cela dans bien des milieux, par souci d’efficacité! Avoir une conversation avec quelqu’un tout en consultant un texto, un écran d’ordinateur ou un téléviseur. Se laisser distraire par un téléphone ou une autre conversation dans un bureau à aire ouverte. Cela n’aide en rien à établir la confiance avec un interlocuteur qui se demandera, légitimement, si vous avez de la considération pour lui. Vous manquerez également, une foule de détails subtils que communique également votre interlocuteur, parce que votre attention sera partagée. Créez une bulle avec votre interlocuteur lorsque vous avez une conversation. Faites comme si vous étiez seuls au monde, l’instant de la conversation. Si vous n’êtes pas en mesure de le faire, fixez un rendez-vous à un moment qui conviendra mieux à la discussion.
Évitez à tout prix de juger!
Il nous arrive tous d’entretenir un discours intérieur pendant que nous sommes en conversation avec quelqu’un. Des exemples? « Ça y est! Il cherche encore à s’excuser pour ne pas avoir fait son travail », « C’est fou comme il a la tête dure, ce collaborateur », « Ce partenaire est un véritable idiot! » ou encore « Ce client ne comprend strictement rien! ».
Évidemment, vous avez la sagesse de ne rien dire de ce que vous pensez réellement, mais cela conditionne votre communication. Vous poserez des questions ou affirmerez des choses qui mettront un frein à l’établissement du lien de confiance essentiel à la communication.
Arrêtez donc ce petit hamster qui tourne dans votre tête à tout prix et recentrez-vous en posant des questions bienveillantes visant à comprendre la réalité de l’autre.
Pour tirer le maximum de chaque conversation, il faut donc :
En agissant ainsi, on maximise le pouvoir de chaque conversation et l’on améliore notre performance collective, sans prendre plus de temps, et en contribuant au mieux-être de chacun!
Pour pousser la réflexion, je vous invite à lire : GLASER, J.E., (2014) Conversational intelligence, How great leaders build trust and get extraordinary results, Bibliomotion inc., Brookline, 230 p.
Mario Côté est conseiller en ressources humaines agréé et formateur agréé. Il possède une solide expérience en matière de gestion d’équipes de travail.
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