La pratique en santé et en bien-être au travail est en constante évolution. Il n’y a pas si longtemps, nous parlions principalement de santé et sécurité, où la sécurité physique en milieu de travail recevait, à raison, toute l’attention. Des mécanismes et réglementations encadrent cet aspect depuis plusieurs années.
Depuis, certaines organisations, motivées par le désir de devenir des employeurs de choix ou par les coûts élevés liés à la maladie, ont mis en place des initiatives visant à promouvoir la santé et le bien-être. Toutefois, ces initiatives prennent souvent la forme d'activités ponctuelles, perçues comme des « bonbons » pour les employés, et sont offertes uniquement pendant les pauses, comme à l’heure du midi. De plus, ces programmes sont rarement structurés ou intégrés aux pratiques existantes de l’organisation.
À mesure que les invalidités, en particulier celles liées à la santé mentale, continuent d’augmenter, il devient limpide qu’il reste du chemin à parcourir ou des chemins à découvrir pour régler ce problème, et qu’il y a une relation de causalité entre le bien-être des employés et la performance globale de l’entreprise.
De tout temps, notre société percevait la valeur de la santé humaine. Reprenant une idée d’Hyppocrate, Juvénal, poète romain de la fin du 1er siècle apr. J.-C., a promu la fameuse phrase : « un esprit sain dans un corps sain ». Cette phrase a d’ailleurs été reprise plusieurs centaines d’années plus tard par Pierre de Coubertin dans son idéal olympique « un esprit ardent dans un corps robuste ».
Entretenir un esprit sain dans un corps sain était donc une invitation à l’équilibre entre santé physique et santé mentale, et la relation d’interdépendance entre les deux. C’est également un appel à prendre soin de soi et à entretenir cette santé, tout au long de sa vie.
Il est essentiel que le travail ne contribue plus à la détérioration de la santé. Au contraire, il devrait être un environnement propice à son maintien et à son amélioration, tant sur le plan physique que mental et émotionnel.
Pour ce faire, il est nécessaire d’intégrer cette philosophie au cœur de la stratégie et de la culture organisationnelles et des pratiques de gestion. Cesser de discuter de santé et de bien-être d’un côté, et du style de gestion d’un autre côté. Tout doit être intégré. Une entreprise se doit d’avoir une équipe en santé pour être à son plein potentiel, tout en gardant un équilibre entre performance et bienveillance.
Il est essentiel de se rappeler que les individus cherchent un sens dans leur travail et un cadre de travail, qui, au-delà des artifices, permet aux employés d’être tout simplement bien, appréciés, impliqués et reconnus dans leur milieu de travail. En engageant la totalité de l’équipe dans cette démarche de cocréation et en veillant à ce que les employés se sentent écoutés et concernés par les initiatives mises en place, nous ne pouvons que renforcer leur motivation et leur engagement. Pour que chacun prenne soin de sa santé, il est essentiel de véhiculer le message que le bien-être de l’équipe est une priorité de l’organisation, tout comme la performance, et qu’il s’agit d’une responsabilité partagée. D’un côté, l’employé doit s’engager à modifier certains comportements, habitudes et réflexes, et de l’autre, l’employeur doit fournir un environnement propice et des outils adéquats pour favoriser cette gestion de la santé.
Prenons l'exemple du développement des compétences, désormais reconnu et encouragé par toutes les organisations québécoises. La neuroscience démontre que des employés en bonne santé et en harmonie avec leur environnement de travail apprennent mieux et de façon plus efficace.
Par exemple, une étude de l'Université Harvard a démontré que les employés se sentant reconnus pour leurs efforts augmentent leur productivité de 33 %. Imaginez l’impact de leur contribution dans vos équipes au jour le jour. À terme, un environnement de travail sain et engagé est directement lié à l’augmentation de la performance de l’organisation.
La prévention et la promotion de la santé devraient être au cœur de nos priorités. Les enjeux de santé, souvent de nature chronique ou insidieuse, nécessitent des actions proactives et un changement durable des habitudes de vie et des pratiques de gestion dans les organisations. Or, ce processus demande du temps et une intégration progressive dans la vie quotidienne de tous les employés d’une organisation, incluant la direction. Il est crucial de créer un environnement professionnel qui encourage la gestion de la santé globale.
La récente adoption de la loi 27 offre une occasion en or pour revoir nos pratiques internes en matière de gestion de la santé au travail. Dans cette ère d’incertitudes et de changements en continu, profitons de cette occasion pour lancer un mouvement qui démontre que nous avons à cœur la santé et la performance durable de nos équipes.
Intégrer la santé et le bien-être dans toutes les dimensions de la gestion des ressources humaines est désormais essentiel. Les besoins et les attentes semblent élevés. Si les entreprises ne mettent pas en place de pratiques efficaces pour protéger la santé psychologique de leurs employés, elles risquent de voir leur marque employeur en souffrir.
Nous favoriserons ainsi le développement personnel et professionnel de nos employés, mais nous construirons également une organisation bienveillante, plus résiliente et performante, capable de relever les défis futurs. Agissons ensemble pour instaurer une culture de santé et de bien-être au travail, car c’est là que réside la clé d’une transformation durable!
Cyril Vulgarides est PDG de Technologia, joueur phare de la formation et du développement de compétences individuelles et organisationnelles.
Avant d'intégrer le monde de la formation, sa carrière a évolué en plusieurs étapes. Cyril a d’abord été gestionnaire de projets et de produits pour ensuite devenir conseiller en amélioration de la performance opérationnelle et organisationnelle. Ce qui l’a amené à monter sa propre entreprise de conseil. L’expérience acquise au cours de ces années lui a permis d’affiner sa compréhension des organisations et l’a encouragé à orienter sa carrière vers des postes de gestion et de direction générale. La richesse de son parcours professionnel lui a donné, d’une part, une compréhension globale du fonctionnement et des besoins des entreprises ; d’autre part, une vision claire des leviers de performance à actionner. Devenir PDG de Technologia était donc une suite logique pour façonner la matière première du succès des organisations : la Compétence. Cyril fait aussi du mentorat pour ceux qui, comme lui, ont la veine de l’entrepreneuriat.
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