La santé mentale, par où commencer?

Avez-vous une conférence sur la santé mentale? C’est la question qui me revient le plus souvent des clients depuis le début de la pandémie, mais encore plus dans les derniers mois.

Ma réponse : Oui, mais encore! Pouvez-vous m’expliquer plus en détail les enjeux que vous avez notés?

Les mots-clés qui ressortent sont : nos gens sont à bout de souffle, fatigués, il y a des conflits dans les équipes, une impression de surcharge, le stress est élevé, une hausse des cas d’invalidité. Certains disent observer de la détresse psychologique chez certains employés et se sentir démunis face à la situation.

Vous serez certainement d’accord avec moi, qu’une conférence de 60 minutes ne va pas régler tout ça. Par contre, ce type d’initiative, comme une conférence d’introduction, peut servir de tremplin pour déjà avoir un vocabulaire commun en démystifiant le sujet. Aussi, elle peut servir à ouvrir le dialogue à l’interne. Démontrer en quelque sorte à son équipe que : vous savez quoi? Nous sommes conscients des enjeux actuels et nous amorçons une démarche en ce sens, car la « bonne santé mentale » de tous nous tient à cœur.

Voici quelques statistiques concernant la santé mentale * : 

• 23 % des travailleurs ont déjà eu des problèmes de santé physique causés par le stress, l’anxiété ou une dépression majeure;
• 20 % des travailleurs expérimentent de la fatigue, des problèmes de sommeil, des maux de tête ou de l’anxiété;
• 33 % des employés rapporteraient souffrir de détresse psychologique au travail;
• 30-40 % des congés de maladie sont reliés à la santé mentale.

À la différence de la santé physique dont nous entendons parler depuis longtemps, la santé mentale est un sujet qui peut sembler complexe, intangible. Il peut être difficile de savoir par quel angle le prendre et peut parfois devenir un sujet de type « fourre-tout ». De plus, souvent le terme santé mentale est associé à un diagnostic clinique comme la dépression, l’anxiété généralisée, etc. 

L’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale utilise cette définition : la santé mentale est un état de bien-être dans lequel un individu peut réaliser son propre potentiel et faire face aux situations normales de la vie et au stress qu’elles génèrent. 

Pour atteindre un « état de bien-être », ça implique selon moi deux éléments : 

1. Se connaitre, car tous ne vont pas atteindre un état de bien-être de la même façon. 
2. Être en mesure de retrouver l’équilibre lorsque nous perdons cet état de bien-être et donc avoir les outils et savoir lequel utiliser au bon moment.

Tout comme la santé physique, la santé mentale se mesure selon un spectre allant de plus ou moins en « bonne santé ». À la différence de la santé physique ou des sensations seront ressenties, un déséquilibre en santé mentale peut générer une multitude de symptômes, mais aussi des comportements qui changent. 

J’aime bien utiliser cette échelle développée par le Programme d’aide aux médecins du Québec : https://www.pamq.org/wp-content/uploads/2021/08/Prendre-ses-signes-vitaux-psychologiques.pdf

Je la trouve explicite, bien illustrée et en plus de mettre l’accent sur les signes à reconnaitre, il y a également des stratégies. Ce qui nous permet de revenir à la formule d’autorégulation pour gérer « son état de bien-être » :

1. Je me connais mieux.
2. J’ai développé mon coffre à outils pour gérer ma santé mentale.
3. Je perçois un déséquilibre.
4. J’applique le bon outil au bon moment pour retrouver l’équilibre.

Ultimement, la gestion de sa santé mentale, tout comme sa santé physique, demeure une démarche personnelle. Le rôle de l’employeur peut donc en être un d’ambassadeur de la santé mentale. Démystifier le sujet, rendre ce vocabulaire commun à l’équipe, ouvrir la conversation et la maintenir ouverte. Créer des opportunités d’échanger sur le sujet, en toute sécurité. Tout ceci via des initiatives variées passant de conférences, à des ateliers interactifs, des groupes de discussion ou pourquoi pas un cercle de dialogue.

Une chose est certaine, il faut continuer d’en parler et surtout d’agir face à la santé mentale. Cet enjeu au sein de l’organisation ne disparaitra pas si l’on ne l’adresse pas, il risque au contraire de prendre de l’ampleur!