Devenir une personne dirigeante, c’est souvent l’aboutissement d’un parcours professionnel marqué par l’engagement, l’ambition et la prise de responsabilités croissantes. Pourtant, j’ai accompagné de nombreux individus qui m’ont exprimé ce paradoxe : en prenant la tête de leur organisation, ils se sentent parfois moins intégrés à leur propre entreprise. Moins d’invitations aux « pots » informels, moins de confidences échangées à la machine à café... Ce phénomène est naturel, mais il n’en reste pas moins humainement difficile à vivre.
Car, comme tout un chacun, une personne dirigeante a des besoins fondamentaux : se sentir compétente, importante et appréciée. Or, la position de leader génère une solitude qui peut être pesante. Que cette solitude soit perçue ou réelle, plusieurs raisons expliquent ce sentiment.
Une personne dirigeante ne peut pas toujours se confier à ses troupes sur les défis qu’elle rencontre. Le caractère confidentiel de nombreuses décisions, notamment en période de transformation majeure, l’oblige à garder certaines informations pour elle. Comment alors trouver le bon niveau relationnel avec ses équipes?
Écouter et décider vite : un équilibre délicat à trouver. Une personne dirigeante oscille souvent entre la recherche de consensus, perçue comme une synthèse molle, et la prise de décisions tranchées, assimilée à de l’autoritarisme. Comment trouver le bon équilibre dans son style de leadership en fonction du contexte et des situations rencontrées?
La personne dirigeante est prise dans une double exigence : résoudre des problèmes quotidiens tout en maintenant une vision stratégique à long terme. Comment trouver du temps pour penser l’avenir dans un monde en perpétuelle mutation tout en préservant son équilibre de vie?
Quand l’entreprise traverse des difficultés, la personne dirigeante est souvent désignée comme la responsable principale. Comment assumer ses erreurs et sa responsabilité sans tomber dans une posture excessive de « tout est ma faute » ou l’inverse?
Chaque mot, chaque geste d’une personne dirigeante est scruté par son organisation. Être un « role-model » ajoute une pression supplémentaire. Comment rester authentique tout en inspirant ses équipes, même dans les moments de doute, de hauts et de bas?
La personne dirigeante est, par essence, seule à son poste. Elle ne partage sa position avec personne au sein de son entreprise. Comment alors créer des relations horizontales et trouver du soutien quand on est au sommet de la hiérarchie?
Si la solitude de la personne dirigeante est inhérente à la fonction, il existe des moyens de mieux la gérer :
Dans notre société, la solitude de la personne dirigeante n’émeut pas toujours. On pense souvent aux « grands patrons », mais la réalité est que la majorité des personnes dirigeantes pilotent des entreprises de taille intermédiaire, avec des défis et des responsabilités bien réels. Mieux vivre cette solitude, c’est avant tout reconnaître qu’elle fait partie du rôle.
Une vie familiale épanouie, des passe-temps (hobbies) qui préservent son énergie et une pratique de l’authenticité sont autant de remèdes pour faire face à cette solitude professionnelle.
Après tout, il ne s’agit que d’une situation professionnelle : la vie, elle, est bien plus large.
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