L’enquête de Capterra « Job Seeker AI Survey » révèle comment les candidats au Canada utilisent l’IA pour exagérer leurs compétences, ainsi que la manière dont les recruteurs intègrent cette nouvelle technologie dans leurs processus de recrutement.
Les recruteurs chevronnés le savent bien : certains candidats gonflent leur CV, et la croissance rapide des technologies de l’intelligence artificielle (IA) ne leur rend que la tâche plus facile. Si l’IA apporte de nombreux avantages aux recruteurs comme aux demandeurs d’emploi, elle peut aussi représenter un nouvel obstacle.
Les chercheurs d’emploi canadiens utilisent l’IA pour dissimuler leurs lacunes au point où il est désormais de plus en plus courant de présenter un CV ne reflétant pas les réelles compétences du candidat. Parmi les candidats qui font appel à l’IA, 82 % déclarent l’avoir déjà utilisée pour gonfler leurs compétences sur un CV, une lettre de motivation, une demande d’emploi ou une évaluation des compétences. Il s’agit notamment de postuler en masse à des offres d’emploi, une pratique adoptée par 27 % des personnes interrogées, de préparer des réponses à des questions d’entretien (25 %) et de réaliser un test ou une évaluation des compétences (24 %).
Si l’IA peut entraîner certaines complications, ses avantages sont néanmoins connus autant par les recruteurs que les chercheurs d’emploi. 48 % des chercheurs d’emploi au Canada utilisent actuellement l’IA pour les aider dans leur recherche. Parmi les cas d’utilisation spécifiques, on peut noter la rédaction de CV (pour 37 % des demandeurs d’emploi), la rédaction de lettres de motivation (36 %) et l’identification d’offres pertinentes (33 %). Dans le cadre de la recherche d’un poste, l’utilisation éthique de l’IA peut prouver aux employeurs que les candidats possèdent ces compétences technologiques de plus en plus courues.
Selon les demandeurs d’emploi, l’utilisation de cette technologie les aide à se montrer sous un meilleur jour (24 % des participants) et à rester compétitifs par rapport aux autres postulants utilisant également l’IA (22 %). L’IA leur permet aussi de postuler plus rapidement : en effet, ils peuvent ainsi envoyer plus de deux fois plus de candidatures et ont 79 % plus de chances de recevoir une offre d’emploi.
La majorité des demandeurs d’emploi (55 %) sont favorables à l’utilisation de l’IA dans le contexte des efforts de recrutement. La moitié (50 %) pensent qu’ils ont plus de chances de recevoir une offre si l’IA est utilisée dans le processus de recrutement, et 62 % estiment que l’IA ne présente pas les mêmes biais que les humains lorsqu’elle évalue des profils.
Si les demandeurs d’emploi apprécient de plus en plus les avantages de l’IA pour les accompagner dans leur recherche d’emploi, l’aspect humain reste important. De fait, les employeurs qui souhaitent simplifier le processus d’embauche grâce à l’IA doivent prendre des précautions pour conserver la touche humaine et ne pas faire fuir les meilleurs talents. 59 % des participants au coup de sonde de Capterra sont plus disposés à postuler à un emploi si l’annonce précise que la décision finale sera prise par des personnes.
L’âge et le niveau d’éducation des candidats ont une influence sur leur tolérance à l’utilisation de l’IA au niveau du recrutement. Ainsi, les jeunes professionnels sont plus enclins à refuser une offre d’emploi s’ils considèrent que l’employeur a utilisé l’IA de manière excessive au cours du processus d’embauche. Les personnes titulaires d’une maîtrise universitaire ou d’un diplôme équivalent partagent le même constat.
Quant aux cas d’utilisation spécifiques de l’IA au cours du processus de recrutement, 61 % des demandeurs d’emploi l’acceptent plus facilement lorsqu’elle est utilisée pour garantir l’égalité des chances entre les candidats. Enfin, les résultats de l’étude de Capterra ont permis de constater que les demandeurs d’emploi sont à l’aise avec l’utilisation de l’IA quand il s’agit de tester les compétences (60 %) et pour évaluer ou classer les profils des candidats (59 %). Les résultats de cette analyse révèlent que les employeurs doivent faire preuve de transparence quant au rôle que joue l’IA dans leur processus de recrutement et déployer des fonctionnalités étape par étape.
Le défi lié à la gestion des données par l’IA est un aspect visiblement pris en considération par les entreprises canadiennes. À l’échelle nationale, 83 % des répondants qui utilisent un logiciel de service client basé sur l’IA déclarent avoir bénéficié d’une formation concernant le traitement des données des clients dans le cadre de l’utilisation de logiciels ou de technologies dotés de l’IA.
Cependant, il reste des progrès à faire en matière de transparence et de protection des données. Seuls 47 % des participants déclarent que leur entreprise informe ses clients du recours à l’IA lors des interactions.
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