Immigration, diversité et inclusion
Dans un monde où les entreprises évoluent dans des environnements de plus en plus diversifiés, la valorisation de la diversité ethnoculturelle s’impose comme un enjeu majeur. Cette richesse essentielle va au-delà des simples chiffres d’embauche : elle touche à des aspects fondamentaux comme l’inclusion, la reconnaissance des différences et la collaboration interculturelle. Dans cet article, nous explorerons d’abord les bénéfices que la diversité ethnoculturelle apporte aux entreprises, notamment par le biais de l’alimentation. Nous verrons ensuite comment cette dernière peut devenir un levier puissant pour renforcer la cohésion, et enfin, nous aborderons les défis à surmonter pour y parvenir.
Les entreprises d’aujourd’hui reconnaissent de plus en plus l’importance de la diversité ethnoculturelle au sein de leurs équipes. Elle permet non seulement d’accroître l’innovation, mais aussi de s’ouvrir à de nouveaux marchés et de se rapprocher d’une clientèle internationale. La pluralité des perspectives améliore la résolution de problèmes et encourage la créativité.
Cependant, intégrer et valoriser cette diversité requiert un effort continu pour établir un climat d’inclusion, d’équité et de bienveillance jusqu’à ce que les nouvelles pratiques deviennent des automatismes et entrent dans la culture même de l’organisation. À ce stade, on ne parle plus d’efforts, mais de réflexes naturels! La gestion efficace de la diversité ne consiste pas simplement à embaucher des personnes issues de différentes ethnies, mais à créer un environnement où chaque individu se sent respecté et valorisé, et où les spécificités culturelles sont perçues comme des atouts.
L’alimentation joue un rôle fondamental dans l’expression de l’identité culturelle. Chaque groupe ethnique a ses propres habitudes alimentaires, ses goûts, ses modes de préparation et de consommation de la nourriture. En entreprise, la diversité alimentaire est l’une des manifestations les plus tangibles de la diversité ethnoculturelle. Lors des pauses et des heures de repas, des événements d’entreprise ou simplement dans les conversations entre collègues, la manière dont nous mangeons et ce que nous absorbons deviennent facilement des sujets à partager entre personnes de cultures différentes. Les habitudes alimentaires subissent l’influence de facteurs tels que la religion, le climat, la géographie et les traditions familiales. Par exemple, dans certaines cultures, la consommation de viande est essentielle lors des célébrations, tandis que d’autres prônent une alimentation végétarienne ou excluent certains types d’aliments pour des raisons religieuses ou éthiques. En entreprise, cela peut se traduire par des préférences alimentaires spécifiques ou des restrictions alimentaires auxquelles il est important de prêter attention. Le respect de ces particularités est un signe de reconnaissance et d’inclusion.
La nourriture a un pouvoir rassembleur. Elle permet non seulement de découvrir et d’apprécier d’autres cultures, mais aussi de créer des liens autour d’un intérêt commun : le bien-être et la convivialité. Organiser des activités comme des repas partagés où chaque personne apporte un plat typique de son pays ou de sa culture peut aider à surmonter certaines barrières culturelles et linguistiques. Ces moments sont propices aux échanges et à la découverte, et permettent de valoriser les différences tout en renforçant les relations entre collègues.
Encourager les pratiques alimentaires inclusives, c’est s’engager à respecter et à valoriser la diversité. Cela peut passer par l’adoption de menus variés dans les cafétérias, qui tiennent compte des régimes alimentaires particuliers (végétariens, kasher, halal, etc.), ou encore la flexibilité d’horaire pour permettre à certaines personnes de respecter les jeûnes ou les rituels religieux liés à l’alimentation. Ainsi, l’entreprise crée un espace où chacun peut se sentir à l’aise et respecté dans ses choix et pratiques alimentaires.
La nutrition a un impact direct sur la santé et l’énergie, et donc sur la productivité. Une alimentation équilibrée contribue au bien-être physique et mental, et par conséquent à une meilleure performance au travail. Toutefois, les perceptions d’une « bonne nutrition » peuvent varier d’une culture à l’autre. Par exemple, alors que certaines cultures valorisent un petit-déjeuner copieux, d’autres privilégient un repas léger pour commencer la journée. En favorisant une culture alimentaire inclusive, l’entreprise permet à son personnel d’adopter les habitudes alimentaires qui leur conviennent le mieux, tout en encourageant une prise de conscience générale des bienfaits d’une saine alimentation.
Les entreprises peuvent également jouer un rôle actif dans la promotion de la santé par la mise en place d’initiatives autour de la nutrition. Cela peut se traduire par l’organisation d’ateliers, la mise à disposition de collations saines au bureau, ou même la sensibilisation à l’importance de l’hydratation. En intégrant la diversité alimentaire dans ces initiatives, l’entreprise reconnaît que la santé et le bien-être ne sont pas uniformes, mais qu’ils dépendent aussi de facteurs culturels et individuels.
La diversité alimentaire peut aussi poser certains défis.
La diversité ethnoculturelle est une force pour les entreprises, et l’alimentation un outil accessible qui rejoint tous les individus. En valorisant les pratiques alimentaires de chacun et en favorisant l’inclusion au moyen de la nourriture, les entreprises peuvent non seulement renforcer la cohésion au sein de leurs équipes, mais aussi améliorer leur bien-être et leur productivité. L’alimentation devient ainsi un vecteur de communication agréable et de compréhension interculturelle, un moyen d’enrichir l’expérience professionnelle et de créer un environnement de travail inclusif et respectueux. Au-delà des différences culturelles, la nourriture reste un langage universel, et sa diversité se veut une ressource précieuse à exploiter pour favoriser l’harmonie et la prospérité en entreprise.
Marianne Lefebvre est nutritionniste spécialisée en nutrition internationale et membre de l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec. Elle se concentre depuis 15 ans sur la santé des Néo-Canadiens et des Canadiens avec une approche interculturelle à travers des organisations et des entreprises.
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