Souvent, très souvent, j’ai aidé des clients qui en avaient assez de leur emploi; qui ne trouvaient plus de sens ou de raison d’être à leur travail, à leur quotidien; qui venaient travailler à reculons; qui faisaient de plus en plus de présentéisme ou d’absentéisme; qui étaient plus souvent qu’autrement cyniques; qui, par le fait même, contaminaient négativement leurs collègues et qui entachaient l’ambiance; qui n’avaient plus à cœur leur vocation, profession ou organisation; qui n’osaient pas prendre la décision de quitter le navire!
Toutefois, ne pas prendre une décision c’est en prendre une…
Quand on s’amuse à faire quelques additions et multiplications de ce que peut « coûter » à une entreprise un employé malheureux qui ne s’actualise plus, c’est terriblement inquiétant! Quand en plus, on ajoute les chiffres liés aux dommages collatéraux d’un malaise dans son emploi, c’est particulièrement préoccupant. Et si l’on pousse plus loin en frais de santé physique ou psychologique, alors là c’est carrément désastreux!
Lors d’un colloque de la SST il y a quelques années, j’ai entendu un conférencier expliquer qu’avant, dans les années 1980 à la CSST, on voyait davantage les enjeux des congés de maladie « des épaules en descendant » : maux de dos, tendinites, bursites… Depuis quelques années, on parle d’épuisement professionnel, de « burnout », de troubles d’anxiété, bref « des épaules en montant »!!! Il existe donc plus de remises en question en lien avec le travail qu’à l’époque, ère où l’on clamait que le travail était la santé!!
Bon, vous me direz que ce n’est pas qu’une question de choix professionnel et vous avez probablement raison. Vous me soulignerez aussi que je dresse un tableau bien négatif, ce n’est pas mon intention. Cependant, j’ai rarement (pour ne pas dire jamais) reçu un client en gestion de carrière, référé par un PAE ou qui venait me rencontrer de son propre chef, qui m’ait confié être assis dans mon bureau pour réfléchir à son plan de carrière et vivre le tout avec bonne humeur et nager en plein bonheur!! Ça part toujours d’un inconfort ou d’un malaise; d’une incompatibilité ou d’un changement; du désir que ce soit autrement. (Comme les problèmes de couple… mais ça, c’est une autre histoire!).
S’interroger c’est le signe qu’on est en vie, qu’on est en action, en mouvement!
Je me suis alors donné la permission de réfléchir pour savoir comment je peux mieux aider, conseiller, accompagner, interroger mes clients, collègues ou mon entourage en ce sens? Quelles sont les bonnes questions, réellement percutantes et vraiment aidantes, qu’on peut soulever pour amener l’indécis ou le démobilisé à agir sur sa vie? Comment défier un individu qui résiste et qui stagne dans son malaise? Comment le pousser à bouger et à se prendre en main? Car, ce type d’employé, collègue ou partenaire est nocif, terriblement énergivore à long terme, et ce, pour tous… (Et oui, chers lecteurs! Je vous entends : vous avez des noms en tête!!! Mais ce n’est pas le but de l’exercice ici!)
Je me suis donc amusée à faire une liste de questions à répondre pour s’aider et se pousser un brin. Une liste de questions que je me suis déjà posées à une certaine époque plus embrouillée dans ma ligne de vie professionnelle et que j’ai bonifiée aujourd’hui en interrogeant mon entourage. Et, je le rappelle ici, ne jugeons personne, il est tout à fait sain de passer par ces questionnements, voire naturel et normal, dans une démarche de gestion de carrière.
Quelques questions :
Ces petites questions, que je trouve personnellement intéressantes pour nous positionner dans notre emploi actuel, surtout s’il nous stimule moins qu’avant ou encore en mode préventif, peuvent vous aider à valider s’il est temps de quitter le navire ou si vous êtes encore sur votre fameux X! En fait, le but est de ne pas se rendre trop loin dans son inconfort. Il est recommandé de faire de l’introspection sur une base régulière afin de ne pas perdre le « focus ». (Comme le grand ménage, il est plus facile de s’y attaquer si on le fait sur une base saisonnière ou annuelle plutôt que quinquennale!) Sachez aussi qu’il n’existe pas de corrigé de réponses en texte inversé en bas de page. Quoi que, pourquoi pas?!*
Finalement, je considère qu’en ce début d’année 2019 il est fort intéressant, voire même vital, de prendre le temps d’y répondre. Ne serait-ce que pour dormir sur vos deux oreilles et continuer de naviguer avec votre équipage et votre embarcation en toute confiance et en étant mobilisé, engagé! Et qui sait? Peut-être que de prendre ensuite une décision ne sera pas si douloureux! Bonne réflexion!
Passionnée par le contact avec les gens, elle conçoit, anime et diffuse des formations auprès de leaders d’entreprise depuis une vingtaine d’années.
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