Je juge que je suis une gestionnaire reconnaissante.
De surcroît, je suis responsable de la ligne d’affaires Altrum reconnaissance, qui se spécialise dans les solutions pour augmenter la reconnaissance au travail.
Cela va de soi : j’ai intérêt à montrer l’exemple.
Pourtant, il y a 3 ou 4 ans, l’un de mes employés m’a reproché de ne pas lui offrir de reconnaissance.
« Sérieusement? Je prends la peine de souligner régulièrement ta contribution au sein de l’équipe. Hier encore, je te félicitais pour ta capacité à bien communiquer. J’aimerais comprendre pourquoi tu penses cela. »
En discutant avec lui, j’ai réalisé que le problème n’était pas dans ma perception d’offrir de la reconnaissance, mais plutôt dans mon moyen de communication : je n’utilisais pas le bon langage!
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Il est important de comprendre qu’un moyen de reconnaissance (par exemple, des mots de soutien) n’a pas la même valeur aux yeux de tous les employés. Les docteurs Chapman et White ont écrit plus d’un livre sur le sujet. Dans leurs ouvrages, ils parlent de 5 « langages » d’appréciation au travail :
Les gens qui préfèrent les actes de service apprécieront davantage les petits gestes qui montrent qu’ils sont appréciés. Voici quelques exemples : se faire aider à réaliser un projet difficile, recevoir de l’appui pour résoudre des problèmes technologiques, ou encore recevoir un repas à la maison.
En plus d’offrir des activités comme des 5 à 7, des pique-niques, ou des activités de consolidation d’équipe, certains employés apprécient particulièrement les rencontres individuelles. Le gestionnaire qui se contente d’envoyer des courriels de « bon travail » n’aura pas la même résonance auprès d’un employé dont le principal langage d’appréciation est le temps de qualité.
Ici, les gens qui ont cette préférence remarqueront davantage la poignée de main pour les féliciter ou la tape dans le dos d’encouragement. Il est cependant important de garder à l’esprit les limites personnelles avec ce type de langage, et j’ajouterais même de garder en tête les mesures d’hygiène de prévention de la COVID-19.
Certains employés apprécient davantage que l’on reconnaisse verbalement leur contribution. Une mention en privé ou en public lors d’une réunion sera mieux accueillie par un employé dont le langage principal d’appréciation passe par la reconnaissance verbale.
Certains employés apprécient plutôt des marques, cadeaux ou récompenses tangibles. Un programme de reconnaissance où les employés peuvent cumuler et échanger des points contre des produits ou des expériences répond adéquatement aux désirs de ces employés.
Une erreur commune est de partir de ses propres préférences pour offrir de la reconnaissance. Il faut plutôt se mettre dans les souliers de l’autre. Comment découvrir les préférences des employés? Il faut apprendre à décoder l’autre, souvent visible par la façon dont cette personne communique elle-même son appréciation ou sinon, en engageant une discussion sur le sujet!
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Pour revenir à ma petite histoire, la préférence de langage de cet employé était celle des cadeaux tangibles. Pour lui, une reconnaissance s’exprime par une note écrite, ou encore quelque chose de physique, comme un trophée ou un cadeau de reconnaissance.
Quelques jours plus tard, j’ai choisi de le féliciter à l’aide d’un post-it (marque tangible) déposé sur son bureau. Sa réaction? Il a pris une photo, l’a mise sur les médias sociaux tellement il était content!
L’important en reconnaissance, ce n’est pas l’intention, mais plutôt l’impact qui compte!
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