La rentrée est souvent synonyme de frénésie et d’excitation face aux nouveaux projets qui débutent pour certains, de stress et de réajustement face à des obligations nouvelles pour d’autres, et pour la majorité d’entre nous, il s’agit d’un mixte des deux!
En juin dernier, je vous parlais de l’importance de la décélération prévacances afin de ralentir suffisamment pour pleinement profiter de ce temps de repos.
Je vous introduisais également au rôle crucial d’une accélération graduelle au moment de reprendre le travail. Repartir immédiatement sur les chapeaux de roues est souvent gage d’une chose : un retour également rapide à la ligne de départ d’avant les vacances (fatigue, charge mentale, sentiment de débordement, etc.).
Effectivement, malgré tous nos efforts pour en bénéficier le plus longuement possible, les bienfaits des vacances durent souvent peu longtemps. Certains experts estiment que leur durée serait d’une semaine, jusqu’à un mois tout au plus.
Alors, comment les leaders peuvent-ils faciliter une reprise du travail en douceur avec leur équipe?
Comment favoriser une reprise qui étirerait l’été et permettrait à la fois aux personnes de se sentir nourries par la frénésie de la rentrée sans basculer vers une reprise chaotique des opérations, augmentant par le fait même les risques d’épuisement professionnel?
Évitez de surcharger immédiatement les membres de l’équipe avec des tâches complexes dès leur retour. Encouragez la mise en place d’une période de transition progressive où ils pourront se remettre à jour, prendre connaissance des projets en cours et réorganiser leur espace de travail. Cette approche leur permettra de se réadapter en douceur et de se concentrer sur les priorités sans se sentir submergés.
Considérée comme un des principaux facteurs de risques psychosociaux en milieu de travail, la charge de travail est en constante augmentation au cours des dernières années. Selon Caroline Biron du Centre d’expertise en gestion de la santé et de la sécurité du travail, en moyenne, la semaine de travail s’est allongée de 3,3 heures par semaine depuis la pandémie. Jean-Pierre Brun, professeur émérite de management à l’Université Laval, explique quant à lui que le temps s’est à la fois accéléré et compressé et que peu de temps nous reste pour réfléchir, pour dialoguer, pour planifier.
Le réflexe bien naturel est souvent de s’arrêter à la gestion de la charge de travail seulement lorsqu’on se rend compte qu’on va déjà beaucoup trop vite. Le retour au travail après la période des vacances est un moment très propice pour agir en amont, avant même que le rythme s’emballe.
Amorcer une discussion franche avec les membres de votre équipe à ce sujet peut aider à prévenir une accélération trop rapide. Voici quelques questions pour aborder cette question avec les membres de l’équipe :
Cet exercice vous permettra entre autres de redéfinir les priorités de l’équipe en laissant de côté certaines tâches, de vous assurer d’une bonne adéquation entre la nature, la quantité de travail et les capacités des employés ainsi que de solliciter équitablement la contribution de chacun au bon fonctionnement de l’équipe.
La reconnaissance au travail, selon l’INSPQ, fait référence aux différentes façons de reconnaitre les efforts et les réalisations. « Basée sur le modèle du « déséquilibre : effort/récompense », cette définition de la reconnaissance évalue les effets sur la santé en relation avec les efforts fournis par les travailleurs. […] Plus le déséquilibre entre les efforts et la reconnaissance est élevé, plus les risques à la santé sont importants. »
Au retour des vacances, la perception de l’effort peut avoir une saveur différente. Après s’être prélassé au soleil, avoir relaxé en forêt ou lu des centaines de pages dans le hamac, reprendre le travail vient parfois avec un effort ressenti plus important. L’écart entre samedi dernier sur la plage et aujourd’hui devant le clavier est généralement très palpable!
Reconnaitre les efforts déployés lors de cette période de reprise peut être une façon de soutenir les membres de votre équipe à reprendre le travail en douceur; s’intéresser aux initiatives favorisant l’équilibre et non seulement à l’atteinte des objectifs; ou reconnaitre le besoin de prendre des pauses suite à une période de pointe et organiser un diner à cet effet pour décompresser sont tout autant d’actions concrètes qui peuvent encourager de saines habitudes pour maintenir un rythme de travail équilibré.
Parce que c’est de cela qu’il est question; l’équilibre est un processus composé de mouvements et non une destination absolue. Accélérer, ralentir, s’arrêter, repartir, voilà les mouvements que nous devons arriver à intégrer sainement à nos vies et à nos milieux de travail.
Références :
Vie au travail | Des semaines plus longues et plus chargées | La Presse
L’effet des vacances dure peu une fois de retour au travail (radio-canada.ca)
Risques psychosociaux du travail | Institut national de santé publique du Québec (inspq.qc.ca)
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