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S’attaquer aux chiffres SSMET : kit de démarrage pour débutant

Photo Maire eVE CHAMPAGNE
Marie-Eve Champagne 1 octobre 2024

L’ennui avec la santé, sécurité et mieux-être au travail, c’est que ça coûte toujours trop cher… peu importe de quel côté on se place!

  • Les investissements requis et les achats nécessaires semblent toujours coûter une fortune
  • Les lésions sont épouvantablement onéreuses, de même que les cotisations
  • Le temps passé à gérer tout ça semble parfois sans fin et disons-le : ne pourrait-il pas être employé à plus utile?

On prend donc la décision qui nous semble la plus expéditive : couper dans les coûts liés à la prévention. Tiens, problème réglé. Après tout, pourquoi se préoccuper de ce qui pourrait potentiellement peut-être un jour arriver à une seule personne?

Mais malheureusement, ce n’est que la pointe de l’iceberg. Parce que dans les faits, ce ne sont pas tous les événements qui sont déclarés. Des coûts directs et indirects SSMET passent également sous le radar : recrutement, absentéisme, productivité entravée, qualité affectée, etc. La PME québécoise moyenne ne tient pas de statistiques SSMET et c’est un problème.

 

Vos coûts réels sont plus élevés que vous ne le pensez. Comment pouvez-vous alors prendre des décisions d’affaires éclairées?

 

Donc, que fait-on? Quelques étapes pour plus de clarté!

 

Étape no 1 : instaurez un système.

Comme pour d’autres éléments dans votre entreprise : le succès dépend de vos systèmes. La SSMET n’y fait pas exception. Vous avez un registre de premiers soins et de premiers secours? Good, vous avez la base. On continue! Vous allez devoir encadrer et démystifier, via une procédure à suivre en cas d’accidents de travail, pour être sûr de tout capter et avoir le bon décompte. Oui Gérard, même si « tu es dur à ton corps », faut le mettre quand même au registre…

 

À mettre dans votre kit de démarrage :

  • Procédure simple à suivre en cas d’accident, au travail et en télétravail
  • Registre de premiers soins et premiers secours
  • Répertoire des événements (ex : fichier excel) avec département, type de lésion, parties du corps, date, etc.

Et après cette base, vous pourrez envisager passer au Niveau 2 : procédure d’enquête et d’analyse accident (EAA) et procédure de signalement des situations dangereuses et demandes SST, entre autres.

 

Étape no 2 : déterminer quelles statistiques sont utiles pour votre organisation.

Ça ne sert à rien de passer la moitié de votre semaine à collecter et calculer l’indice de gravité et le taux de fréquence, si vous avez moins de 100 employés et que le feu est pris partout. Sélectionnez quelques éléments parlants pour avoir une bonne photo et suivre les progrès :

À mettre dans votre kit de démarrage :

  • Nombre d’événements (avec ou sans jours perdus), répartis par département ou par établissement (dont vous aurez le juste portrait grâce à l’étape 1)
  • Nombre de jours perdus, répartis par département/ établissement
  • Nombre de jours en assignation temporaire

Pour ce qui est du niveau 2 : taux de fréquence, taux de gravité, cotisations CNESST, etc. seront à envisager éventuellement. Mais on apprend à marcher avant de courir.

 

Étape no 3 : créez un tableau de bord SSMET

À mon grand désespoir, personne ne nait avec un diplôme SST dans les mains (oui, je sais…) Ça comprend vos gestionnaires! Parler SST, ça s’apprend. Un tableau de bord (simple!) est un bon outil pour y parvenir. Si cela peut tenir sur une page, c’est l’idéal, mais il faudra voir avec la taille et les activités de votre organisation. Annuel, c’est un minimum. Trimestriel, c’est bien. Mensuel, c’est mieux. 

 

Kit de démarrage :

  • Vos quelques statistiques pour la période sélectionnée (voir étape 2)
  • Descriptif dépersonnalisé des événements SSMET récents
  • Avancement du plan d’action et des projets SSMET en cours

Et quand on est prêts pour le Niveau 2 : des graphiques, des indicateurs proactifs, résumé des enquêtes et analyse d’accidents, résumé des travaux du Comité SST, etc.

 

Pièges à éviter :

  • Mettre un focus démesuré sur les chiffres, au détriment du travail à faire. Certains se mettent à jouer avec les indices, les données ou jettent le blâme lors que les chiffres montent, amplifiant la sous-déclaration ou déviant le problème. Ces chiffres sont une métrique, mais le vrai succès c’est d’avoir des employés en santé, mentalement et physiquement, avec tous leurs membres et qui rentrent chez eux le soir. 
  • Dans la même veine, vouloir vous mesurer à tout prix aux autres. Un accident, c’est un accident de trop. Partez avec ça.
  • Faire compliqué quand on peut faire simple. Dans ce cas-ci, vaut mieux fait que parfait. Vous raffinerez en chemin. Mais faites attention à ne pas créer un monstre documentaire qui devra être nourri de temps et de données en quantité intenables.
  • « Garbage in, garbage out », disent les anglophones (ordures à l’entrée, ordures à la sortie) : les bonnes données pour les bonnes statistiques, sinon le portrait est faussé.

Bien entendu, il restera du travail à faire. Mais avec ces 3 étapes, on a une bonne base pour de meilleures décisions d’affaires qui donneront éventuellement un vrai retour sur investissement.

Et un milieu de travail sain et sécuritaire à tout point de vue!

 

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