Lorsque je voyage, que je cuisine ou que je mange avec des gens de culture différente de la mienne, j’apprends. Je m’abreuve d’idées de recettes et de techniques culinaires simples que je partage ensuite avec qui veut bien les expérimenter au profit d'une meilleure hygiène alimentaire. Êtes-vous prêts pour un tour du monde des saines habitudes alimentaires ?
En Haïti, j’ai appris à ajouter des petits pois verts, des edamames, des haricots rouges ou de n’importe quelle couleur dans mon riz. En plus d’apporter couleurs et saveurs, ce riz “collé” devient savoureux, riche en fibres et en protéines. Une façon de manger plus de protéines végétales et de légumes. Un délice gourmand et surprenant d’Haïti, j’ai aussi retenu d’ajouter une pointe de piment dans mon beurre d’arachides naturel. Une touche particulièrement efficace pour se réveiller du bon pied le matin.
De la cuisine marocaine, j’ai appris des us et coutumes culinaires qui font maintenant partie de mon quotidien. Le fameux tajine, qui consiste à faire cuire lentement viande, volaille ou poisson badigeonné d’épices, agrémenté de fruits secs et parfois de noix que l’on prend soin de cuire sous un étagé de légumes. Un type de cuisson simple et réconfortant ! Savourer ce plat avec quelques morceaux de pain frais en guise d’ustensile fait également partie des coutumes marocaines. En remplacement du riz ou des pâtes, le pain est un excellent accompagnement pour nos repas de viande ou poisson et de légumes.
En cuisinant avec mon ami mexicain, j’ai découvert la technique du pochage de volaille dans de l’eau assaisonnée. Une façon de cuire du poulet rapidement, sans matière grasse pour ensuite réaliser un effiloché prêt à garnir les tacos, flautas (rouleaux faits de tortillas farcis de viande), burritos et mille et uns autres repas. La cuisine mexicaine est aussi remarquable pour la créativité de ses plats. Une diversité d’ingrédients nutritifs et économiques, constitue la base de multiples recettes : maïs, haricots, tomates et piments principalement. Le tortilla mexicain, aliment quotidien de tous les foyers, est aussi un pain particulièrement rassasiant et nutritif puisqu’il est fait de grains entiers, le maïs.
Lors de mon séjour au Moyen-Orient, terres d’une gastronomie insoupçonnée, j’y ai découvert un héritage culinaire festif et gourmand notamment par la découverte de leurs pâtisseries décadentes, mais aussi très nutritives faites majoritairement de fruits séchées (dattes, abricots), de noix (pistaches, amandes, noix de Grenoble) et de produits laitiers (mozzarella fraîche, ricotta, yogourt) sans oublier les aromates naturels qui font la particularité de cette cuisine (eau de fleur d’oranger ou de rose, menthe fraîche, zestes d’agrumes). Les crêpes libanaises farcies à la ricotta ainsi que le knafeh, aussi appelé “cheesecake” libanais sont parmi mes préférés puisqu’ils sont frais, goûteux et tellement originaux! Ce gâteau au fromage que l’on sert chaud se compose de deux croustillantes croûtes de semoule de blé farcies de fromage mozzarella fondant, arrosées d’un sirop à la fleur d’oranger. Divin! Les pâtisseries ont une signification bien particulière au Liban. Chacune d’elles est préparée à un moment précis de l’année pour une célébration. Une belle tradition pour ne pas perdre nos plats nationaux traditionnels.
De mon passage sur la péninsule italienne, je retiens l’importance de consommer chaque jour des aliments frais et non transformés, ceux-ci étant pourvu d’une grande qualité nutritionnelle. À l’italienne, j’aime également assaisonner mes salades, soupes, pâtes, desserts d’agrumes. Cela agrémente aussi très bien les mocktails et cocktails! Une belle façon de donner du punch à ses mets sans pour autant en augmenter la teneur en sel, en sucre ou en gras. Une tradition que j’admire également des Italiens est leur amour pour la cuisine et pour les repas. Tous les repas, qu'ils soient simples ou majestueux, en semaine ou lors de grandes occasions, sont concoctés avec attention et savourés lentement, toujours en bonne compagnie. L’heure des repas est sacrée pour bon nombre de familles italiennes et c’est une habitude dont l’on devrait grandement s’inspirer. Prendre le temps de manger permet notamment de mieux ressentir son rassasiement et ses signaux de satiété ainsi que de diminuer le stress accumulé au cours des heures précédant le repas.
Dans le cadre de la réalisation de mon dernier livre «Dans les cuisines du monde », j’ai eu la chance de cuisiner au sein d’une famille empreinte de plusieurs cultures. Mélanie et Stéfanie, véritables citoyennes du monde, m'expliquent que les repas familiaux sont tantôt péruviens, parfois boliviens ou québécois et souvent un mélange de tout ça ! Au fil des ans, une tradition perdure lors des réunions familiales qui débutent dès le matin. Tous discutent sur le menu à préparer pour le soir. Vient ensuite le moment d’aller faire les courses, puis la préparation en groupe pour finalement achever la journée par le partage du repas, fruit d’une activité commune. De toutes les coutumes alimentaires, celle-ci demeure ma préférée et je vous invite à la reproduire le plus souvent possible. Cuisiner en famille ou entre amis est une délicieuse habitude, accessible et amusante qui rend la tâche beaucoup moins lourde. Plus nous aurons de plaisir à cuisiner, plus nous y prendrons goût et plus nous aurons envie de reproduire cette habitude qui peu à peu fera partie de nos traditions alimentaires familiales. Il a également été prouvé que cuisiner avec les enfants, et ce, dès leur plus jeune âge est un gage de saines habitudes alimentaires à l’âge adulte.
Pour conclure, je vous invite à faire de l'alimentation et de tout ce qui l'entoure, l'allié de votre santé.
Marianne Lefebvre est nutritionniste spécialisée en nutrition internationale et membre de l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec. Elle se concentre depuis 15 ans sur la santé des Néo-Canadiens et des Canadiens avec une approche interculturelle à travers des organisations et des entreprises.
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