L’ambiguïté, et la fameuse et déstabilisante tolérance à l’ambiguïté. La compétence la plus sollicitée, selon moi, depuis des mois, voire des années. Ceux qui me côtoient savent que je clame haut et fort à quel point cette compétence est mise à contribution dans notre quotidien professionnel et personnel. Je me questionne, comme toujours…
▪️ Comment développer une tolérance à l’ambiguïté, surtout chez certains types de personnalité plus rigoureuse et structurée?
▪️ Comment réussir, de façon durable, à apprivoiser l’ambiguïté?
▪️ Comment déployer, « sans se casser la gueule », la tolérance à l’ambiguïté?
Je me suis alors amusée à essayer de la décortiquer. Et j’en arrive au constat que pour développer une tolérance à l’ambiguïté, il faut trois atouts : une bonne confiance en soi, la capacité de lâcher-prise et des aptitudes pour l’improvisation.
Effectivement, comme un trio offensif gagnant en sport, ces trois ingrédients sont essentiels pour développer sa tolérance à l’ambiguïté. Si vous possédez ces trois éléments, vous avez plus de chances d’être capable de naviguer dans le brouillard, d’être en mesure de jouer dans les zones grises, bref d’être capable de vous tenir en équilibre dans un contexte en mouvement constant.
« J’ai eu beau chercher dans tous les rayons d’une pharmacie, je n’ai jamais réussi à trouver de la confiance en soi en capsule et en vente libre! » C’est ma phrase de prédilection pour rigoler un brin quand on me demande comment développer la confiance en soi! Blague à part, par mon expérience personnelle et professionnelle, j’ai réalisé que la confiance en soi se développe par une accumulation d’expériences positives. Pour ce faire, on doit être entouré de gens bienveillants et vivre dans un milieu sécuritaire. Il s’agit donc de bien choisir son environnement, de faire preuve d’humilité et d’oser essayer. Évidemment, il arrive que notre confiance fluctue, selon les aléas de la vie, et c’est tout à fait normal. Mais si l’on se donne le droit d’essayer (et même d’échouer), de gravir les échelons un à la fois, étape par étape, le succès finit inévitablement par être au rendez-vous!
S’il y a une chose pour moi qui est encore particulièrement inconnue, voire effrayante, c’est le lâcher-prise. Juste d’écrire le mot me donne des frissons dans le dos! Pour moi, ça signifie une perte de pouvoir. Ça veut dire s’abandonner et oser laisser aller les choses. Ça veut dire être imparfait ou encore pire, se tromper… J’entends ici en sourdine mon complice me dire : « Nous traverserons le pont quand nous serons rendus à la rivière! ». Effectivement, lâcher-prise, c’est accepter que nous n’ayons pas toujours le contrôle sur les choses. Selon moi, ce sont les personnes sages qui réussissent à faire réellement preuve de lâcher-prise. C’est le combat de toute une vie, du moins pour moi. La bonne nouvelle, c’est que ça s’apprend! La visualisation, un discours interne positif, la méditation ou encore la pleine conscience peuvent nous aider à ce sujet. Et si, après toutes ces bonnes pratiques mises en application, vous avez encore de la difficulté à faire taire votre discours intérieur ou votre hamster dans votre tête, il y a toujours le sport ou le contact avec la nature qui permet d’apprendre à déconnecter.
Oh, les belles soirées d’improvisation que j’ai vécues à l’université! J’en garde de merveilleux souvenirs! Effectivement, lors de ces soirées, nous nous amusions à faire des activités d’improvisation, question de développer notre sens de la répartie. Je m’y suis alors découvert un talent d’improvisation. Je réalise aujourd’hui que ce loisir, particulièrement anodin pour moi à l’époque, m’a permis de développer une belle agilité. Pour oser improviser, il faut accepter le ridicule et rebondir sur les idées des autres au lieu de les combattre. C’est la même chose pour l’ambiguïté. Alors, pourquoi ne pas s’amuser à improviser, de temps à autre, pour développer cet atout? Allez hop! On organise une soirée d’impro entre copains?
C’est dans le cadre de plusieurs consultations de groupe au cours des derniers mois de pandémie que ces 12 conseils ont été mis en lumière par vous, gestionnaires et employés, que je côtoie. Vous vous reconnaîtrez peut-être dans certaines de ces astuces. Si oui, sachez que la puissance de nos échanges m’a permis de résumer le tout en 12 points. Merci!
▪️ Faire une liste de ce qui est une certitude dans l’ambiguïté
▪️ Clarifier les rôles et les responsabilités de chacun
▪️ Éviter de se faire des scénarios
▪️ Revoir ses attentes à la baisse
▪️ Développer sa patience, se donner du temps et respirer
▪️ Prendre un pas de recul et ajourner au besoin
▪️ Poser des questions, communiquer et partager ses impressions et ses perceptions
▪️ Demander conseil à une personne de confiance
▪️ Respecter ses limites et ses zones d’ombre
▪️ Accepter que ce ne soit pas parfait du premier coup, rebondir sur l’échec ou l’erreur
▪️ Avoir confiance en ses expériences et ses compétences
En guise de conclusion, le plus difficile dans l’ambiguïté est d’apprendre à gérer nos propres attentes. Quand j’observe des gens habiles avec cette compétence, je réalise que leurs attentes sont quasiment inexistantes ou très faibles… Finalement, la solution est peut-être tout simplement là : réduire nos attentes et apprendre à vivre le moment présent, avec gratitude!
Passionnée par le contact avec les gens, elle conçoit, anime et diffuse des formations auprès de leaders d’entreprise depuis une vingtaine d’années.
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